Décidément, on vit vraiment une époque formidable… enfin presque. Alors que la recrudescence de faits divers, plus sordides les uns que les autres, fait chaque jour, quand il n’y a pas une élection présidentielle aux USA, la une de l’actualité, on apprend que le Sénat s’apprête à examiner une proposition de loi transpartisane pour interdire les corridas aux mineurs de moins de 16 ans, au motif que ces spectacles taurins peuvent entraîner des troubles psychologiques chez certains enfants. Être pour ou contre la corrida est un débat sans fin, mais ce n’est pas de cela dont il est question ici. Les sénateurs s’interrogent sur l’impact psychologique que pourraient avoir ces spectacles taurins, donc à leurs yeux violents, sur les jeunes. Dans le contexte actuel et au regard de l’actualité de ces dernières semaines, sans manquer de respect aux membres de la Haute assemblée, on a quand même l’impression que parfois ces derniers sont un peu hors-sol. Quand un gosse de 14 ans exécute un chauffeur de VTC, en réponse à un ordre donné par un chef de gang en prison, qui dispose dans sa cellule de plus de téléphones qu’il n’y en a sur le bureau du président des États-Unis, on est en droit de se demander si finalement ce ne sont pas ce genre de faits divers qui pourrait avoir un impact psychologique sur la jeunesse. Cela dit, comme il s’agit d’un texte transpartisan, personne ne devrait se battre médiatiquement pour avoir les deux oreilles et la queue. C’est toujours ça de gagné.
Lionel Sabot