Du 23 juin au 3 juillet, seize gendarmes ont été « coupés du monde », reclus dans la brigade de Ponérihouen où ils n’avaient plus d’eau, d’électricité ni de téléphone. Si l’instigateur présumé de ce « siège », membre influent de la CCAT, a été relaxé, quatre autres militants ont été condamnés.
Ce devait être un rassemblement « pacifique » de quelques heures devant la brigade pour réclamer la libération « des prisonniers politiques ». Ce fut finalement « trois semaines d’épouvante », a décrit Me Nathalie Lepape, l’avocate des gendarmes qui ont été « séquestrés et assiégés » à l’intérieur même de leur caserne.
Cinq militants indépendantistes, affiliés à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et originaires des tribus de Monéo, de Tchemba et du village de Poindimié, ont comparu devant une salle comble du tribunal correctionnel de Nouméa, mardi, pour répondre d’accusations d’une particulière gravité : « entrave à la circulation », « outrage » et « violence sur les gendarmes » et « participation à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires contre les personnes ou de dégradations de biens ». Le 23 juin dernier, environ 200 personnes ont marché pacifiquement vers la brigade, affichant des banderoles contre l’État colonial, pour remettre aux militaires un « cahier de doléances ». Ceux-ci ont rapidement compris que la situation est incandescente. « Ce n’est pas une visite de courtoisie », prévient même un chef d’entreprise de 45 ans, considéré comme un « membre influent de la CCAT sur la Côte-Est » et instigateur de cet événement, devant les grilles de la brigade. Lors d’une audition au cours de l’enquête, le commandant de brigade se rappellera du « ton menaçant » des manifestants. Et puis, comme c’était à craindre, les femmes et les enfants ont peu à peu quitté les lieux, laissant la place aux individus les plus radicaux.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Jean-Alexis Gallien-Lamarche