Depuis sa nomination à l’hôtel de Matignon, au poste de Premier ministre, on parle beaucoup de Michel Barnier comme d’un montagnard. Cela fait écho à sa carrière politique qu’il a en partie réalisée dans les Alpes, avant de gravir les pentes toujours un peu glissantes de la Commission européenne. Le terme montagnard fait aussi écho à une façon d’être du Premier ministre. On le dit pugnace et déterminé, rappelons que c’est lui qui a négocié il y a quelques années, avec la perfide Albion, le fameux Brexit. Dans la nuit de mardi à mercredi, après que le soleil se soit écroulé dans la mer sous nos latitudes, Michel Barnier a escaladé les quelques marches qui mènent a la tribune de l’Assemblée nationale, pour y prononcer son très attendu discours de politique générale. Eu égard à la situation que nous vivons depuis le 13 mai, tout le monde était en droit de s’attendre à un chapitre un peu copieux sur la Nouvelle-Calédonie. Et bien non, deux minutes trente environ consacrées au sujet. Deux minutes trente, pour finalement comprendre, même si la lecture est un peu rapide, qu’il fallait reprendre les discussions et que le projet de loi sur le dégel du corps électoral est tombé dans une sorte de crevasse. Le dossier calédonien, le Premier ministre l’a évoqué tout schuss, tout au bout de la cordée. « Il y en a toujours un qui assure dans une cordée », avait déclaré un jour Emmanuel Macron. Force est de constater que son Premier (ministre) de cordée n’a pas vraiment assuré. Attention à l’avalanche de critiques.
Lionel Sabot