À peine nommé, le jeune (33 ans) ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a été interrogé hier sur le sujet de la Calédonie, où « la situation demeure critique, urgente », reconnaît-il. « Je m’apprête à signer un nouveau soutien financier d’urgence de 87 millions d’euros », c’est-à-dire 10,4 milliards de francs, « pour couvrir les besoins de trésorerie de la collectivité », a expliqué Antoine Armand, répondant à une question du député de la première circonscription, Nicolas Metzdorf, de trois ans son aîné. « Dans les prochains jours, nous serons à votre disposition pour pouvoir avoir tous les échanges sur la situation économique, avec l’ensemble des partenaires. La situation l’exige », a ajouté le ministre, lors d’une audition devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Juste avant, il avait précisé que « le gouvernement précédent avait débloqué un soutien de 100 millions d’euros », soit 11,9 milliards de francs, « en juillet dernier ». Dans sa question, Nicolas Metzdorf a rappelé que « l’insurrection qui a été initiée par la CCAT en Nouvelle-Calédonie a détruit entièrement le pays : on a perdu 20 points de PIB, on a un taux de chômage de 50 %, plus de 700 entreprises ont été détruites, on a un hôpital public qui est en déficit, on a perdu 26 000 personnes qui ont quitté et fui le territoire. Aujourd’hui, notre besoin en termes de situation budgétaire est de 1 milliard d’euros (120 milliards de francs) par an sur cinq ans. » Pour le Caillou, c’est « la pire insurrection de son histoire », a-t-il souligné.
Anthony Fillet