La directrice de Nouvelle-Calédonie Tourisme revient sur l’impact de la crise locale sur le tourisme international et détaille le plan de relance en plusieurs phases pour redynamiser le secteur. Un peu d’optimisme, ça ne fait pas de mal…
La voix du Caillou : Quel a été l’impact de la crise sur le secteur touristique, notamment en termes de fréquentation, emplois et revenus ?
Julie Laronde : En termes de fréquentation, depuis le 13 mai vous vous doutez bien que tout est à l’arrêt, en tout cas pour le tourisme international. De toute façon, l’aéroport a été fermé, puis a été rouvert progressivement avec des vols commerciaux, mais c’était fin juin. Donc forcément, la fréquentation internationale a été totalement stoppée […] Alors on voit un petit peu, là maintenant, quelques touristes, mais à la marge. Donc en termes de revenus, de recettes, dans l’économie, forcément c’est équivalent à la fréquentation, c’est-à-dire zéro. En termes d’emploi, je ne peux pas vous dire. On ne peut pas le mesurer encore. En revanche, on a mesuré, via une enquête destinée à nos prestataires, que 1 % des prestataires, sur 145 répondants au 1er août, ont fermé définitivement, 35 % sont à l’arrêt complet dans l’attente d’une reprise, 16 % sont en activité minimale ou un petit peu réorientée mais ça représente 10 % de leur chiffre d’affaires d’avant, et 39 % sont en activité dégradée. Heureusement qu’il y a des dispositifs d’aide, mais trop insuffisants pour beaucoup. Enfin, 9 % sont en activité normale. Mais là, ce sont uniquement les établissements de Nouméa.
LVDC : Quel est votre plan de relance ?
J.L. : Dès fin juin, en conseil d’administration, j’ai fait approuver une stratégie de relance en cinq phases. Sur un calendrier glissant […] La première phase, c’était la gestion de crise du 13 mai au 15 juillet. On a assisté au rapatriement des touristes qui étaient bloqués ici. […] On envoyait des newsletters régulières pour informer les acteurs touristiques. Et on a forcément stoppé toute action marketing à l’international, pour éviter les « bad buzz ». Puis on a activé une phase 2 : c’est la phase d’apaisement, quand on estimait que les prérequis étaient remplis, c’est-à-dire un abaissement du sentiment d’insécurité de la population, la réouverture de l’aéroport international avec une reprise progressive des vols commerciaux et un accès libre et sécurisé de la route pour aller à l’aéroport, mais aussi pour aller au Médipôle. […] C’est là qu’on a repris la parole sur les réseaux sociaux après deux mois d’absence, avec des posts très neutres, intemporels, avec des paysages. […] Ça nous a valu un gros travail de modération.
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Propos recueillis par Claire Rio-Pennuen