Virginie Ruffenach, vice-présidente du Rassemblement et chef du groupe Rassemblement au Congrès, commente l’actualité et réaffirme les positions de son parti.
La voix du Caillou : Jeudi matin, une opération a mal tourné à Saint-Louis, causant deux morts. Un commentaire à faire à ce sujet ?
Virginie Ruffenach : Je suis très heureuse qu’enfin une intervention ait eu lieu à Saint-Louis – le foyer de la délinquance – en espérant que ce soit le début de la reconquête républicaine pour cette zone de Nouvelle-Calédonie qui comprend des délinquants extrêmement violents qui terrorisent la population du Mont-Dore depuis trop longtemps. Je soutiens d’ailleurs fermement l’action du haut-commissaire et des forces de l’ordre en ce sens.
LVDC : Sur le plan politique, une délégation transpartisane est attendue la semaine prochaine à Paris pour présenter le plan quinquennal de reconstruction voté le 28 août au Congrès et demander le soutien de l’Etat. Le Rassemblement sera-t-il de la partie ?
V.R. : Oui nous y serons. Cette mission vient du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Elle consiste à aller défendre à Paris le projet de résolution voté le 28 août. C’est la raison pour laquelle différents groupes du Congrès ont décidé de manière transpartisane de s’y rendre pour sauver la Nouvelle-Calédonie ensemble et participer à ce plan de sauvetage en s’engageant collectivement – d’indépendantistes à non-indépendantistes en passant par l’Éveil océanien – à dire qu’il faut un apaisement complet pour la Nouvelle-Calédonie et que l’État vienne à notre chevet pour reconstruire. Même si les délinquants sont à l’origine de la casse, l’État a aussi une responsabilité, car en matière d’ordre public il a mis du temps à reprendre la main, et c’est ainsi qu’il y a eu autant de dégradations. C’est la raison pour laquelle notre groupe a décidé de participer à Paris à ce soutien de la Nouvelle-Calédonie auprès des instances nationales.
LVDC : Défendre ce plan quinquennal, est-ce tourner le dos au plan S2R (sauvegarde – reconstruction- refondation) du gouvernement ?
V.R. : Non pas du tout. Il n’y a pas de concurrence avec le plan S2R du gouvernement. On l’attendait mais il n’est jamais arrivé sur le bureau du Congrès. Donc faute de voir arriver ce plan, et dans un contexte où le Premier ministre va faire sa déclaration de politique générale début octobre, et où la loi de finances rectificative de l’État va passer dans les assemblées parlementaires, il me semblait urgent de sortir ce plan et de demander de l’aide à l’État pour que la Nouvelle-Calédonie ne s’effondre pas. Mais bien sûr, le plan S2R du gouvernement est un outil indispensable que nous appelons de nos vœux. C’est un plan de réformes structurelles de la Nouvelle-Calédonie, et la résolution que nous défendrons à Paris, ce sont des fonds que nous demandons à l’État. C’est totalement complémentaire.
LVDC : Le groupe Les Loyalistes au Congrès pour sa part ne se rendra pas à Paris, estimant que « les conditions ne sont pas réunies ». Qu’en pensez-vous ?
V.R. : Selon moi, c’est important d’y aller tous ensemble. C’est l’intérêt général qui prime. On règlera nos comptes plus tard, mais là, l’urgence, c’est de sauver la Nouvelle-Calédonie.
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Propos recueillis par Béryl Ziegler