Hier, le secrétaire général du Haut-commissariat de Nouvelle-Calédonie, Stanislas Alfonsi, et le Directeur des Finances Publiques de Nouvelle-Calédonie, David Litvan, ont fait un bilan sur les aides accordées par l’État ainsi que leur prolongation.
Depuis le 13 mai, l’État français vient en aide à la Nouvelle-Calédonie en distribuant des montants colossaux. Et il faut bien, puisque « on évalue à 15% du PIB l’effet des destructions qui ont été constatés », déclare Stanilas Alfonsi, le secrétaire général du Haut-commissariat. Ces aides sont divisées en deux grands axes, le premier pour soutenir les collectivités territoriales de Nouvelle-Calédonie, les provinces, les communes et les services publics. Le deuxième axe vise à soutenir le monde économique, les entreprises et les salariés.
Bilan des premiers mois
La première phase de soutien de l’État a débuté dès les débuts des événements pour répondre aux besoins immédiats. Des dispositifs « inspirés en partie de ceux qui ont été utilisés au moment de la crise Covid » ont été mis en place, explique Stanislas Alfonsi. Parmi eux, le fond de solidarité, adressé aux TPE et PME, ce sont 3,5 milliards de francs qui ont été distribués par l’État jusqu’au 13 septembre. En plus de cela, un dispositif plus personnalisé a été mis en place, dit « au cas par cas » pour les entreprises qui ont un chiffre d’affaires supérieur à 95 millions de francs par an. Si leur dossier est accepté, ces entreprises peuvent bénéficier d’une aide supplémentaire de 60 millions de francs. « Plus d’une centaine de dossiers ont été examinés » et « 80% des dossiers ont reçu un avis favorable », déclare David Litvan.
L’État a mis en place un soutien en trésorerie pour les entreprises, avec 180 milliards de francs de report d’échéances de prêt bancaire en concertation avec les banques. Celles-ci offrent également des prêts à taux zéro pour couvrir les besoins en trésorerie en attendant les versements d’acomptes par les assureurs. La maturité des prêts garantis a été « étendue de six à six ans et demi » annonce le directeur des Finances Publiques, et de nouveaux prêts garantis ont été octroyés avec 820 millions de francs accordés via la SOGEFOM. L’Institut d’émission d’Outre-Mer (IEOM) soutient les banques avec une ligne de refinancement de 26,5 milliards de francs. Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a, quant à lui, accordé un report de charges fiscales et sociales.
Concernant la couverture de la masse salariale, entre autres le chômage partiel, mis en place par le gouvernement et cofinancé par l’État, ce sont « 500 millions de francs pour les salaires du mois de mai avec une subvention spécifique auprès de la province Sud » qui ont été accordés par l’État. Pour les mois de juin, juillet et août, ce sont « 13 milliards de francs » qui ont été distribués auprès de la collectivité de Nouvelle-Calédonie sur l’activité partielle, précise David Litvan, en ajoutant que ce sont « 24 000 salariés » au total qui sont concernés par ce dispositif.
L’État a décidé de verser 12 milliards de francs d’avance remboursable au gouvernement calédonien pour pallier son problème de trésorerie, afin de garantir le financement du chômage partiel, alléger les finances des provinces et communes, et « apporter de la trésorerie à Enercal » afin d’éviter sa cessation de paiement, explique le directeur des Finances Publiques. Ce soutien inclut aussi la Caisse locale de retraites, en complément de l’aide de 2,16 milliards accordée l’an dernier. Fin juillet, la Banque des Territoires a octroyé un prêt de 6 milliards de francs pour entamer les premières reconstructions des biens publics. Enfin, l’État a annoncé le remboursement des 200 millions de francs déboursés par la province Sud pour les navettes maritimes et le système de barges entre le Mont-Dore Sud et Nouméa, portant le total des aides à 35 milliards de francs de mai à août. Et ce n’est pas fini.
La France prolonge les aides
L’État français va poursuivre son soutien en septembre, avec 15 milliards de francs supplémentaires pour financer le RUAMM (5 milliards), Enercal (600 millions) et les prestations de chômage de droit commun (200 millions). Le co-financement du chômage partiel sera prolongé pour septembre et octobre, pour un total de 61,4 millions d’euros, soit 7,3 milliards de francs, comprenant 2,77 milliards de francs de subventions et 4,56 milliards de francs d’avances remboursables. Stanislas Alfonsi et David Litvan rappellent que ces sommes sont significatives, compte tenu de la situation économique de la Métropole.
Claire Rio-Pennuen