Ce mardi 17 septembre, si la météo le permet, les Calédoniens vont pouvoir assister à un phénomène céleste assez rare. En bon langage astronomique, une occultation de la planète saturne par notre satellite naturel. Plus simplement dit, pendant quarante-cinq minutes la Lune va passer « visuellement » devant Saturne.
On appelle occultation le phénomène qui fait disparaître un astre derrière un autre. Très souvent, c’est la Lune qui occulte une planète, un astéroïde ou une étoile. Mais il peut aussi y avoir des occultations d’étoiles par des planètes ou des astéroïdes, ou même, mais c’est extrêmement rare, des occultations mutuelles de planètes. Ce que l’on appelle éclipse de Soleil, par exemple, est en fait une occultation du Soleil par la Lune.
Une occultation se compose de deux étapes, l’immersion et l’émersion. L’immersion est le temps que met l’astre occulté (pour ce qui nous concerne, Saturne) pour disparaître derrière l’astre occultant (dans le cas de ce mardi, la Lune). L’émersion est exactement l’inverse, c’est le temps mis par l’astre occulté pour réapparaître entièrement de derrière l’astre occultant.
Un phénomène rare ?
Parce que la Lune fait le tour de la Terre en vingt-sept jours, on pourrait croire que la Lune occulte les planètes chaque mois. Mais ce n’est pas le cas, car l’inclinaison de l’orbite de la Lune est très différente de celle des orbites des planètes, qui sont toutes situées peu ou prou sur une ligne imaginaire que l’on appelle écliptique. La trajectoire de notre satellite dans le ciel ne croise donc pas très souvent celle d’une planète. Les occultations de Saturne par la Lune ont la particularité de se produire en série sur une période d’un peu plus d’un an, à des intervalles allant de trois à cinq ans. Ces périodes favorables comportent jusqu’à une quinzaine d’occultations, mais toutes ne sont pas visibles depuis un même lieu sur Terre.
Dix occultations de Saturne par la Lune sont prévues en 2024. Une seule sera visible depuis la Nouvelle-Calédonie.
Où faut-il regarder ?
Comme c’est la Lune qui occulte Saturne, ce n’est pas très compliqué. Trouvez la Lune, vous trouverez Saturne. Au moment de l’occultation, la Lune sera quasiment pleine et brillante, mais la planète Saturne est également lumineuse et assez facilement repérable sans instrument. Il est donc plutôt facile d’observer la disparition de Saturne à l’œil nu derrière le bord éclairé de la Lune. Pour l’émersion (la fin du phénomène), tout l’enjeu sera de s’amuser à voir le plus tôt possible le petit point lumineux de Saturne réapparaître le long du bord lunaire. Si vous disposez de jumelles, il devrait être possible de voir la baisse progressive de luminosité de Saturne lors de son immersion. Enfin, pour celles et ceux qui seraient équipés d’une lunette astronomique ou d’un télescope, ce sera « grand spectacle ». Avec un grossissement moyen de 50 à 100 fois, il sera possible de voir la planète Saturne, entourée de ses anneaux, se faire avaler par le bord lunaire. Quel que soit votre mode d’observation, n’hésitez surtout pas à faire des photos de cette occultation, cela laisse toujours de bons souvenirs, surtout si l’on observe le phénomène en famille ou entre amis.
Les horaires précis
La mécanique céleste est d’une redoutable précision. Et l’on connaît avec exactitude les heures des différentes phases de l’occultation de ce mardi 17 septembre. Les horaires ci-dessus sont donnés pour Nouméa, et peuvent donc varier de quelques secondes ou minutes en fonction de votre lieu d’observation en Nouvelle-Calédonie.
19h27’49 : Saturne commence à disparaître derrière la Lune (phase d’immersion)
19h28’41 : Saturne a totalement disparu, c’est le début de l’occultation totale
20h15’43 : Saturne commence à réapparaitre de derrière la Lune (phase d’émersion)
20h16’38 : Saturne est de nouveau entièrement visible.
Heure du début du phénomène dans d’autres villes. Koné : 19h24’20, Bourail : 19h25’39, Lifou : 19h27’18.
Lionel Sabot
