Certains pensaient peut-être que la Cellule de coordination des actions de terrain était déjà allée très loin, mais finalement non. Le dernier communiqué de cette instance de l’UC, intitulé donc « morts ou vifs ? », en témoigne. La CCAT parle d’« une liste de personnes recherchées : dans les mains des FDO circulent actuellement 34 noms, dont 11 morts ou vifs !!! », précisant même que « la chasse à l’homme Kanak est ouverte ». Et tout est à l’encan dans ce long texte lunaire, dans lequel, entre autres, le Haut-commissaire et le procureur de la république sont qualifiés de « gangsters représentant l’État », et qui évoque la « folie vengeresse » de Sonia Backes pour laquelle, selon la CCAT, « la solution au conflit Saint-Louis passe forcément par la violence, par le bain de sang ». La lecture de ce texte, pénible en raison de la haine et de la folie qu’il véhicule, cache une autre réalité : celle qui dit que la CCAT commence à être mise en difficulté un peu partout en Calédonie, comme en témoigne les opérations de déblayage menées sur la côte Est, opérations qui trouveront peut-être leur achèvement à Saint-Louis. Saint-Louis pour laquelle, nous dit la CCAT sans que l’on comprenne bien ce que cela veut dire, « les échanges vont se poursuivre. Fondons tous nos espoirs pour que l’intelligence collective prenne le dessus sur les guerres d’ego, de pouvoir et l’état d’esprit revanchard. »
Nicolas Vignoles