Les finances publiques sont au plus mal et les perspectives ne sont pas bonnes. Grandes ou petites, les municipalités sont très impactées et certaines ont dû prendre des mesures.
Les finances de la Nouvelle-Calédonie n’étaient déjà pas au beau fixe et les émeutes n’ont rien arrangé. Les destructions et exactions qui ont frappé l’économie, entre autres conséquences, ont eu un impact sur la fiscalité qui s’est effondrée de plus de 30 %. Un tel taux de baisse des recettes a contraint la Nouvelle-Calédonie à diminuer la part de reversement aux communes, et la situation ne devrait pas s’améliorer. Nombre de municipalités craignent de ne pouvoir assurer le versement des salaires à leur administration, c’est ce que nous confiait la maire de Nouméa dans l’interview qu’elle nous a accordé dans une précédente édition. « La priorité des priorités », expliquait Sonia Lagarde, « c’est de payer les agents. Mais ça reste aujourd’hui une priorité sans perspective. »
Efforts nécessaires
Pour faire face à la situation et éviter une catastrophe plus grande encore, plusieurs municipalités, c’est le cas ainsi de Koumac ou de Kouaoua mais d’autres aussi, ont pris des mesures d’urgence consistant en une diminution des indemnités versées aux élus, mais surtout une diminution pouvant aller jusqu’à 15 % du temps de travail des employés municipaux. « C’est une réduction du temps de travail négocié », dit le président de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, Pascal Vittori.
« Tout le monde a bien compris qu’il valait mieux faire ça que de risquer de ne plus être payé au bout d’un moment. » Kouaoua fait donc partie des communes concernées. « J’ai fait le point avec mes équipes », confie le maire, Alcide Ponga, « et nous avons regardé les évolutions plausibles de la trésorerie, et faire en sorte de mettre la mairie en sécurité financière le temps que tout reprenne. Ce sont les équipes qui ont travaillé sur des solutions et fait des propositions, et je les ai validées. » Parallèlement, il a été décidé une baisse des indemnités du maire et de ses adjoints.
D’autres mesures ont été prises, ainsi dans les communes de l’agglomération, comme la réduction de la masse salariale qui passe notamment par le non-remplacement des départs à la retraite ou la fin mise à certains contrats.
Nicolas Vignoles