Depuis le 1er septembre, l’ŒIL, l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie, est mis en sommeil et son équipe en chômage partiel faute de financement. Les projets en cours sont stoppés pour une durée indéterminée et les effectifs réduits.
Ce qui devait arriver arriva, amputé de « 91% de son budget de fonctionnement de l’année 2024 » depuis le début des évènements du 13 mai, l’Observatoire de l’environnement, qui a publié un communiqué mardi soir, est contraint de réduire ses activités. Plusieurs projets sont suspendus, notamment le suivi des incendies, des écosystèmes marins et la gestion des ressources en eau. « Pour tenir le temps nécessaire à la recherche de solutions de financement pérennes, et repousser l’échéance de sa fermeture définitive, il est aujourd’hui vital de mettre l’OEIL en dormance », explique l’organisme.
Une cagnotte en ligne
L’OEIL joue un rôle crucial depuis quinze ans concernant la mise à disposition d’informations et données scientifiques sur l’état de l’environnement en Calédonie, les pressions qu’il subit et les réponses apportées. L’Observatoire propose à la population des bilans annuels des zones sous influence industrielle et minière du Grand Sud et de Thio, le suivi de l’impact des incendies, la surveillance des récifs coralliens du Grand Sud. Il opère également l’outil de saisie et bancarisation Hydrobio des données biologiques sur les cours d’eau du pays et, plus récemment, mettait en place le suivi de la sécheresse, de la pollution lumineuse, des surfaces forestières, des écosystèmes marins et de nouveaux inventaires biologiques sur la côte Oubliée. Toutes ces initiatives seront malheureusement arrêtées. Au moins temporairement. Les services numériques resteront partiellement accessibles, mais sans mise à jour, à l’exception des détections d’incendies automatisées.
Mais, dans les rangs de l’Observatoire, l’espoir demeure. Et pour se rouvrir, l’ŒIL compte dorénavant sur le soutien de la population alors qu’une cagnotte en ligne a été lancée sur la plateforme Leetchi. « Pour conserver la production et l’accès à ces informations qui seront nécessaires à une reconstruction durable du pays, et maintenir un outil qui sera bien plus couteux à reconstruire qu’à conserver, nous formulons un appel à sauver l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie », conclut le communiqué.
Claire Rio-Pennuen