L’Association citoyen mondorien a envoyé un courrier à Emmanuel Macron, daté du 29 août, afin de réclamer une intervention rapide à Saint-Louis, pour sécuriser et débloquer la zone.
Des mobilisations de part et d’autre de Saint-Louis, des manifestations devant le Haut-commissariat, des rencontres, des discussions, de nombreuses alertes lancées… Malgré les actions récurrentes de l’Association citoyen mondorien, la situation demeure immobile sur la RP1 au niveau de la tribu. Comme figée. « Cela fait maintenant 113 jours que les habitants du sud du Mont-Dore se trouvent dans une situation de blocage, privés de leur liberté de circulation vers le reste de la Grande Terre, notamment vers l’agglomération de Nouméa », peut-on lire dans une lettre écrite par Florent Perrin, le président de l’association.
Celle-ci, datée du 29 août, est à destination du chef de l’État, Emmanuel Macron. L’occasion pour le défenseur des habitants du Mont-Dore Sud de dresser un état des lieux de la situation. Il énonce ainsi, les actions « d’un groupe de terroristes totalement hors de contrôle » alors que « 65 carjackings », « des actes inimaginables, tels que la profanation d’un cercueil et le dépouillement de la famille en deuil » ou encore « la destruction de l’église de Saint-Louis, classée monument historique » ont été commis depuis le début de la crise insurrectionnelle, le 13 mai dernier.
« Une angoisse permanente »
Une situation qui a contraint les autorités à poser des verrous de chaque côté de la tribu. La mer devenant dès lors l’unique voie de circulation. Mais, « malgré les efforts, ces navettes ne permettent pas de répondre de manière satisfaisante aux besoins des habitants pour se rendre à leur travail, assister aux cours, ou accéder aux soins médicaux dans les grands centres ». Les conséquences, qu’elles soient sanitaires, économiques ou sociales, sont pléthoriques. « Les habitants du sud du Mont-Dore vivent dans une incompréhension totale, une angoisse permanente qui se transforme en épuisement et en dépression », dit-il.
Dès lors, une seule question demeure : « Comment est-il possible que la France, pays des droits de l’homme, abandonne plus de 12 000 personnes à leur sort sans mettre en place des moyens adéquats pour libérer et sécuriser la route de Saint-Louis ?, écrit Florent Perrin. Ces 12 000 citoyens vous demandent solennellement d’intervenir de toute urgence auprès des responsables de ce blocage, afin que leur vie puisse enfin redevenir normale et sécurisée. »
L’occasion également de remettre sur la table l’éternel sujet de la voie de contournement de la RP1 sur la table. « Nous vous avons sollicité à plusieurs reprises pour que la France aide financièrement le projet de construction d’une voie de désenclavement sur la mer, seule solution pour circuler de façon sûre et sécurisée. Nous n’avons obtenu qu’une écoute des différents collaborateurs des ministres d’Outre-mer mais aucune réponse positive à notre demande », regrette-t-il.
Des propos qui font écho à ceux d’Eddie Lecourieux, le maire de la commune, qui avait également envoyé une missive au chef de l’Etat le 19 août dernier, évoquant dans ses quelques lignes la « nécessité impérieuse » de cette route parallèle.
Claire Gaveau