Le tribunal correctionnel de Nouméa devait juger de lundi à vendredi les principaux responsables du parti pour détournement de fonds publics. Une nouvelle fois, l’audience a été reportée.
C’est à se demander si ce procès se tiendra un jour. Une fois encore, l’audience spécialement programmée sur cinq jours (de lundi à vendredi) qui devait voir comparaître Philippe Gomès, Philippe Michel et trois autres personnalités du parti Calédonie ensemble (Martine Lagneau, Sutita Sio-Lagadec et Silipeleto Muliakaaka) pour détournement de fonds publics a été renvoyée. Si les raisons n’ont pas été publiquement évoquées par la présidente Émilie Gaudin, ce report pourrait être lié aux émeutes et à l’impossibilité pour certains avocats du barreau de Paris de se déplacer sur le territoire.
Quel calendrier judiciaire ?
Pour rappel, la justice soupçonne Philippe Gomès et les comis en examen d’avoir créé un « vaste système d’emplois fictifs liés à la communauté wallisienne et futunienne au profit du parti Calédonie ensemble » entre 2014 et 2018, selon les termes de la juge d’instruction dans son ordonnance. Une quarantaine de personnes, dont des chefs coutumiers, auraient été employées « et rémunérées par la province Sud et le Congrès comme collaborateurs de cabinet pour des fonctions jamais ou peu exercées » avec pour objectif « la prospection de voix électorales ». Les conclusions du magistrat instructeur ont toujours été vertement critiquées par Philippe Gomès.
Le dossier sera désormais évoqué au 25 septembre pour une « audience-relais ». D’ici cette date, la juridiction sera fixée sur « le calendrier » judiciaire « des avocats parisiens » dont certains doivent intervenir au procès de Nicolas Sarkozy pour les soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, prévu entre mars et avril 2025. Une date pour le procès des responsables de Calédonie ensemble devra être ensuite trouvée. Ce sera certainement soit en février, soit en mai.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche