En province des Îles où la coutume est sanctuarisée, l’incendie de la grande case de la chefferie du Wetr, à Lifou, est un évènement considérable et d’une extrême gravité.
Une enquête est en cours, mais si elle devait révéler que l’incendie de la grande case est d’origine criminelle, la résonnance d’un tel acte serait puissante. Depuis plusieurs semaines à Lifou, les actes de malveillance se multiplient comme les incendies d’un magasin et d’une pharmacie. Dans l’interview qu’il nous accordé, le patron de la gendarmerie, le général Matthéos, évoquant la situation aux îles, expliquait que de nombreux émeutiers étaient « retournés dans les îles Loyauté, ce qui se traduit d’ailleurs par des faits de délinquance sur place ». Des émeutiers qui, face à la réponse des forces de l’ordre et de la justice, ont préféré « se mettre au vert », mais qui, à l’évidence, continuent leurs exactions sur place.
Un symbole fort
La destruction d’un symbole fort comme la case de la grande chefferie, place la coutume au pied du mur. On se souvient qu’en juillet, les autorités coutumières du district avaient pris des mesures pour assurer la sécurité des bâtiments publics et des entreprises qui y sont installés. Mais même ces mesures sont transgressées par des groupes pour lesquels la coutume n’est désormais plus une référence.
Nicolas Vignoles