Les émeutes sous le regard de la Chine

Professeure de relations internationales et de sciences politiques à université de Canterbury à Christchurch (Nouvelle-Zélande) et spécialiste de la Chine, Anne-Marie Brady signe un article sur l’implication du géant asiatique dans la situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie.

Intitulé « crise en Nouvelle-Calédonie : un tournant dans la sécurité du Pacifique », ce texte souligne que « la Nouvelle-Calédonie constitue actuellement le problème le plus urgent en matière de sécurité dans le Pacifique », et ce en raison de l’éventuelle implication de la Chine.

L’universitaire rappelle avoir publié un rapport pour l’ASPI (Australian strategic policy institute), intitulé « quand la Chine frappe à la porte de la Nouvelle-Calédonie », et dans lequel elle relève que « le Parti communiste chinois se livre à des activités secrètes en Nouvelle-Calédonie depuis des décennies, ciblant les élites locales et les personnalités du monde des affaires. L’influence du PCC restera un facteur important dans la politique néo-calédonienne, quel que soit l’avenir des îles. »

Anne-Marie Brady reconnaît qu’il « n’existe aucune preuve de l’implication directe du gouvernement chinois dans les troubles et les violences actuels », et que Pékin demeure pour le moins circonspect sur la situation calédonienne.

Un vrai danger de sécurité

Toutefois, souligne l’universitaire, « la Chine a des intérêts politiques, économiques et stratégiques de longue date en Nouvelle-Calédonie, et sa rhétorique prudente reflète ces intérêts », et que par ailleurs, « une évaluation réalisée en 1987 par le ministère chinois des Affaires étrangères rappelle de manière prémonitoire que Pékin considère depuis longtemps la Nouvelle-Calédonie comme la clé de la situation stratégique dans le Pacifique ». Mais, insiste l’auteure, l’intérêt de la Chine pour ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie tient au fait que, « une fois que le mouvement d’indépendance nationale de la Nouvelle-Calédonie sera exploité par une superpuissance, des changements défavorables aux États-Unis se produiront dans l’équilibre stratégique du Pacifique Sud ». Il y a donc selon elle un vrai danger de sécurité.

Ne pas faire confiance au destin

« Mon rapport », conclut Anne-Marie Brady, « indique clairement que la France, l’UE, le Royaume-Uni, l’Australie, le Japon, Singapour, la Corée, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Forum des îles du Pacifique devraient réfléchir au rôle qu’ils peuvent jouer pour contribuer à la diversification et au rééquilibrage de l’économie néo-calédonienne en tant que des moyens de soutenir une plus grande résilience et une plus grande autonomie, et d’aider à la reconstruction. Des négociations pacifiques sont nécessaires pour mettre fin à la crise sociale et politique. Les enjeux sont trop importants pour tout laisser au destin. »

Nicolas Vignoles

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