Le capitaine de vaisseau Julien Fort est depuis le 2 août le nouveau commandant, le nouveau Pacha, de la base navale de Nouméa située pointe Chaleix. Ancien sous-marinier, il a pris ses fonctions dans un contexte très particulier après les émeutes qui touchent la Calédonie depuis le 13 mai. Julien Fort nous a reçus il y a quelques jours pour sa première interview dans les médias calédoniens.
La voix du Caillou : Commandant, un mot tout d’abord sur votre parcours dans la Marine nationale et sur votre carrière de sous-marinier…
Julien Fort : Je suis rentré à l’École navale en 2001 où j’ai fait un parcours classique et embarqué à bord de la Jeanne d’Arc. J’y ai alors choisi de suivre un cursus de sous-marinier, un cursus sur la partie technique, donc tout ce qui est l’entretien du bateau, mais aussi la « conduite » d’un réacteur nucléaire parce que tous les sous-marins en France sont à propulsion nucléaire. Quand on choisit ces voies-là, on commence en général par une année en surface, lors de laquelle on apprend le métier de marin en complément de ce qu’on a fait sur la Jeanne d’Arc, et ensuite on rejoint les sous-marins pendant un à deux ans pour apprendre à connaître le bateau et la sécurité plongée, puis on part apprendre le métier du nucléaire à l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) à Cherbourg.
LVDC : Devenir sous-marinier, c’était un choix de votre part ?
J.F. : Je ne suis pas rentré à l’École navale en me disant que je voulais faire sous-marinier. En fait, quand je suis entré à l’École navale, pour des raisons d’aptitudes je n’ai pas pu rejoindre la filière opération. Donc j’ai basculé dans la filière qui est plus technique. Et en fait, dans cette filière technique, je cherchais des challenges. Il y avait aussi le mystère qu’on peut imaginer autour des forces sous-marines (le capitaine de vaisseau Julien Fort a servi dans des sous-marins de classe Rubis, stationnés à Toulon, NDLR).
LVDC : Vous retrouvez en quelque sorte la surface ici en Calédonie. Comment se passe votre prise de commandement et la découverte de la base navale de Nouméa, que vous découvrez ?
J.F. : Tout se passe extrêmement bien (sourire). D’abord, j’ai trouvé une base qui est opérationnelle avec un équipage qui est résilient et qui, dans le contexte particulier que nous connaissons, est particulièrement soudé. En fait, quand on prend un commandement, on est un peu, comme le dit le chef d’État-major de la Marine nationale, à la fois des héritiers et des bâtisseurs. On est héritier de ce qu’ont construit nos prédécesseurs, et sur la base de cet héritage-là on va construire au notre tour, le temps de notre mandat, ce que sera la base en s’assurant que l’héritage que l’on transmettra soit pérenne.
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Propos recueillis par Lionel Sabot