Hier marquait la rentrée scolaire après deux semaines de vacances. Elle n’a pas été totale, car il demeure bien des points noirs.
C’est le cas pour le collège de Rivière Salée, totalement détruit par les émeutiers de la CCAT et dont les travaux ont été estimés à près de 900 millions de francs. Les élèves ont été répartis entre divers établissements, de même pour ceux du lycée Pétro Attiti, pour lequel il faut trouver une solution pour les 730 élèves. 200 d’entre eux vont pouvoir poursuivre leur formation technique à l’école Mauricette Devambez, mise à disposition par la mairie de Nouméa. Par ailleurs, sur la côte Est, un certain nombre d’établissements du primaire et du secondaire restent fermés, ainsi à Thio, on ne sait quand ils rouvriront. A la DDEC (enseignement catholique) aussi, on fonctionne en mode dégradé, puisque le service de cantine n’est plus assuré et les internats demeurent fermés. Autre point noir, le lycée du Mont-Dore, qu’un certain nombre d’enseignants et d’élèves habitants le Mont-Dore Sud ne peuvent rejoindre, perturbant ainsi la scolarité. Des dispositifs devraient être mis en place, pour apporter un soutien pédagogique à ces élèves. Au collège de Tuband, l’heure est à une nouvelle tentative de réouverture. Les enseignants ont fait la rentrée hier et aujourd’hui le collège accueille à nouveau les élèves. Toutefois, dans cet établissement situé dans un quartier où les affrontements ont été violents et nombreux, la rentrée se fait sous protection policière, un dispositif particulièrement visible a ainsi été mis en place.
Le risque d’un décrochage
Se pose aussi la question du « décrochage » scolaire qui atteint 40% en province Sud, pour ne citer que ce chiffre. Les responsables de l’enseignement en Calédonie sont en train d’analyser cette situation, pour en comprendre les raisons : difficultés d’accès (notamment en brousse), suspension des transports en commun, mais aussi volonté des parents et de leurs enfants, par idéologie ou par suivisme des consignes de la CCAT.
Nicolas Vignoles