La mission du Forum des îles du Pacifique viendra bien en Nouvelle-Calédonie. Mais on ne sait pas quand alors qu’elle a été reportée.
Rebondissement dans cette affaire de mission du Forum des îles du Pacifique (FIP) en Nouvelle-Calédonie. Il y a quelques semaines, en marge du sommet Japon-FIP à Tokyo, il avait été décidé à la demande du FLNKS, de l’envoi à Nouméa d’une troïka, chargée à la fois de médiation et d’enquête à la suite des émeutes de la CCAT du 13 mai. Cette mission devait être composée des premiers ministres de Fidji, de Tonga et des îles Cook. Après plusieurs jours d’attente, la France avait donné son feu vert à la venue de cette mission. Et puis finalement non.
Quand les conditions le permettront
Par un communiqué de l’Élysée, on a appris hier que dans le cadre des relation bilatérales franco-fidjiennes, Emmanuel Macon s’était entretenu avec Sitivenui Rabuka, le Premier ministre fidjien et chef de la délégation du FIP. La présidence indique que « le président de la République a présenté les efforts déployés par l’Etat français pour promouvoir le dialogue, restaurer l’ordre public et contribuer à la reconstruction ». Et d’ajouter, « dans le cadre du dialogue entretenu entre le FIP et la France, l’Etat français se tient prêt à accueillir une mission d’information, lorsque les conditions le permettront, en lien avec les autorités locales ».
Et c’est tout ce que l’on sait de cet entretien. S’y est-il dit autre chose ? Est-ce la France qui a finalement dit non ? C’est loin d’être sûr. Dans une interview accordée à la PINA (Pacific Islands News Association), le Premier ministre des îles Cook, Mark Brown, déclarait : « Nous examinons actuellement quelle est la fenêtre de disponibilité pour que nous puissions nous rendre en Nouvelle-Calédonie, tant que c’est avant la réunion des leaders, qui commence le 26 de ce mois. C’est donc la complication. Ce n’est pas du côté de la Nouvelle-Calédonie ou de la France, mais plutôt du nôtre pour s’adapter à nos calendriers ». Et il ajoutait surtout, « le Forum est très conscient de la nature de la relation que la Nouvelle-Calédonie, en tant que membre du Forum, entretient, mais aussi de la relation actuelle de la France avec la Nouvelle-Calédonie en tant que territoire français. Il y a donc des dimensions politiques sensibles qui doivent être prises en compte ». Il n’est donc pas impossible que le FIP lui-même ait finalement jugé que l’envoi de cette mission, à ce moment-là, n’était peut-être pas opportun.
Nicolas Vignoles