Alors que les habitants du Mont-Dore Sud sont coupés du reste de la Grande Terre depuis trois mois maintenant, deux manifestations de soutien, devant le lycée du Mont-Dore et au wharf du Vallon-Dore, étaient organisées hier après-midi. L’occasion pour les habitants de raconter leur calvaire.
Cent jours d’angoisse, cent jours d’attente, cent jours de colère… Au Mont-Dore, les sentiments sont nombreux, se mélangent, s’alternent. Mais, trois mois après le début de la crise insurrectionnelle, le message qui ressort de toutes les bouches est le même : « On en a marre, vraiment ». Depuis l’éclatement des émeutes, le 13 mai dernier, les habitants du Mont-Dore Sud vivent coupés du monde alors que la route reliant Saint-Michel à La Coulée est aujourd’hui inaccessible. D’abord en raison de l’insécurité orchestrée par certains groupes de la tribu de Saint-Louis, avec notamment un nombre considérable de carjackings enregistré, puis en raison de la mise en place, par les forces de l’ordre, de deux verrous afin d’assurer la sécurité de la population.
Oui mais voilà, en attendant, la circulation demeure impossible. « Cela fait trois mois que je ne suis pas rentré chez moi et que je squatte chez des amis à Nouméa », déplore un habitant, qui a fait le déplacement devant le lycée du Mont-Dore, à Boulari, pour exprimer sa position. Pour lui, la situation s’apparente à « une prise d’otages ». « On ne peut plus attendre. On dit souvent que Saint-Louis, c’est cinquante personnes… C’est pourquoi j’invite les 950 autres habitants qui subissent également la situation à sortir de Saint-Louis. Les pouvoirs publics pourront certainement les héberger. Mais il faut sortir pour que les forces de l’ordre puissent intervenir, pour mettre fin à cette prise d’otages. Cent jours, ce n’est plus possible. Tout cela pour cinquante mecs », s’agace-t-il.
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Claire Gaveau