Salle bondée (du monde attendait à l’extérieur) hier au tribunal de Nouméa. Face à trois juges, à la substitut du procureur et à l’avocate des parties civiles (Me Nathalie Lepape défendait les intérêts d’une dizaine de gendarmes et de leur employeur), trois hommes (48, 37 et 25 ans) habitant la tribu de N’dé (Païta) et défendus par Me Stéphane Bonomo comparaissaient pour une série de faits commis entre le 13 mai et le 26 juin, dans leur commune. Il leur est reproché (avec différents niveaux de responsabilité), en vrac : vol de puissants feux d’artifice, utilisation contre des gendarmes de certains de ces explosifs, entrave à la circulation (en créant durablement un barrage filtrant avec des carcasses de voitures, des branches, des pneus…), jets de pierres et tirs avec un fusil à lunette en direction des militaires, idée de faire exploser un pont… Une enquête, partie d’une observation du GIGN et menée en utilisant des moyens technologiques, a conduit à l’interpellation de ces hommes, liés familialement. Au terme de débats (colorés de propos politiques) s’étant étirés sur cinq heures, et d’un délibéré de trois-quarts d’heure, le plus jeune, Yamel B., a été condamné à un an de prison ferme plus deux ans avec sursis. Le plus âgé, Gilles A., écope de deux ans ferme et d’un an avec sursis, cette fois avec mandat de dépôt. Des peines conformes aux réquisitions du ministère public. Enfin, contre le plus actif, Alexandre G., la peine de cinq ans d’emprisonnement a été prononcée, avec mandat de dépôt. Il devra verser à chacun des gendarmes concernées 150 000 francs (pour préjudice moral) plus 50 000 francs (pour les frais de justice). Le parquet avait requis contre lui huit ans de prison.
Anthony Fillet