Après des décennies de fonctionnement, le foyer Béthanie va fermer ses portes. Pour des raisons financières sans doute, mais pas que !
Certains médias ont relayé une manifestation organisée lundi pour protester contre la fermeture du foyer, qui pendant plus de vingt ans est venu aide à des femmes en détresse. Jusqu’à sa fermeture, il accueillait 25 femmes pour lesquelles des solutions de relogement ont été cherchées et trouvées.
Désormais, dertaines sont retournées dans leurs familles, d’autres chez des amis, certaines ont trouvé à se loger via la SIC ou sont accueillies au centre des Manguiers, alors certes pas dans les mêmes conditions favorables qu’à Béthanie, mais aucune ne s’est retrouvée à la rue. Seules quatre femmes, dont une avec enfant, ont déclaré n’avoir pas de solution. Sur sa page Facebook, dans un droit de réponse à un reportage diffusé sur Radio Djiido, l’Association sociale d’entraide Béthanie a précisé que « plusieurs d’entre elles ont des revenus fixes et sont en CDI avec des salaires qui leur permettraient de se loger. Elles nous ont également affirmé avoir des solutions familiales mais ne souhaitent plus, aujourd’hui, y avoir recours. Nous leur avions également proposé de solliciter le CALM (Centre d’accueil Les Manguiers) si elles n’avaient aucune perspective, ce qu’elles ont toutes refusé car c’était trop loin. »
Insultes et menaces
Certes, le foyer rencontrait des difficultés financières, comme nombre d’associations en raison de la baisse des subventions. Ainsi, la dotation du gouvernement au foyer est passée de 10,3 millions en 2017 à 6 millions en 2023. Quant à la province Sud, qui finance à hauteur de 73 millions par an, il lui restait à verser près de 30 millions. Il s’avère qu’avant même la réponse de la province, l’AES enclenchait les procédures de licenciement de son personnel, la résiliation de son bail à la SIC et annonçait la fermeture du foyer aux pensionnaires. Tout semble indiquer que la décision du conseil d’administration de l’AES a été motivée pour des raisons sécuritaires, le climat régnant au sein du foyer après les émeutes du 13 mai s’étant considérablement dégradé, le personnel du foyer et surtout sa directrice ayant été les cibles répétées d’insultes et de menaces racistes et haineuses. Considérant qu’il n’était plus possible d’assurer mission du foyer dans de bonnes conditions de confiance et de respect, sa fermeture a été décidée.
Nicolas Vignoles