Interpellé mardi dernier, le 30 juillet, à Kaméré, pour des insultes et des violences sur gendarmes, un homme de 19 ans a été jugé vendredi en comparution immédiate et condamné à de la prison ferme.
Très mauvais point pour lui : il était en situation d’évasion depuis le 16 mai, date à laquelle prenait fin une permission de sortir. Il n’a jamais réintégré le centre pénitentiaire, alors que sa fin de peine était fixée au 27 juillet. Pourquoi n’est-il pas revenu au Camp-Est comme il s’était engagé à le faire ? « J’ai eu peur, avec tout ce que j’entendais » sur ce qu’il s’y passait, « je ne voulais pas être en prison pendant ce moment-là », la « première semaine des émeutes ». Sûr de lui, prolixe, il estime ne pas s’être trompé. « J’ai eu raison » parce qu’au Camp-Est, croit-il savoir, « les conditions de vie se sont bien dégradées, c’était vraiment la galère », les détenus « ne mangeaient pas » ou alors « des œufs brouillés, il n’y avait plus de pain », les temps de promenade étaient diminués. Et, « à cinq par cellule » au lieu de deux, c’est plus que compliqué. Sa conclusion : « je suis prêt à faire ma peine, madame, mais pas dans des conditions comme ça ».
La présidente du tribunal lui rappelle que l’argument des conditions indignes de détention, il l’a déjà utilisé il y a quelques mois, avec réussite puisqu’à l’issue de la procédure engagée sa peine ferme a été aménagée en un régime de semi-liberté. Pour autant, « il a lui-même participé à la surpopulation » carcérale, souligne, dans un rapport, le juge des libertés et de la détention, se prononçant pour un retour en détention.
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Anthony Fillet