Après trente-six heures de visite, la ministre déléguée chargée des Outre-mer (démissionnaire), Marie Guévenoux, a quitté hier la Nouvelle-Calédonie. Elle a achevé ses entretiens par des habitants du Mont-Dore Sud.
Sa visite d’une journée et demie a été consacrée à des entretiens avec les maires, le monde économique et les groupes politiques au Congrès. Tous les sujets ont été abordés, qu’il s’agisse du rétablissement de la sécurité, de la reconstruction, de son financement et des aides de l’État, ou encore des discussions à engager sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie. Le retour au calme et à la sécurité a été abordé par la plupart des interlocuteurs de la ministre, qui ont insisté sur la situation du Mont-Dore Sud. Depuis trois mois en effet, toute la zone du Mont-Dore Sud est isolée du reste de la Nouvelle-Calédonie, en raison du danger que constitue le passage devant la tribu de Saint-Louis. C’est pourquoi, avant le départ de Marie Guévenoux, un des membres de son cabinet et le commissaire délégué à la province Sud, Grégory Lecru, ont reçu une délégation de l’association Citoyen Mondorien. La délégation leur a remis un document de travail, listant toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les près de 15 000 habitants du Mont-Dore Sud depuis le début des émeutes, mais aussi avant le 13 mai. « Entre janvier et avril », nous a dit le président de l’association, Florent Perrin, « durant ces 105 jours il y a eu 43 jours où il y a eu des problèmes d’insécurité ».
« Le viaduc est devenu une nécessité »
Les membres de l’association ont donc à nouveau fait part de leur souhait de voir le dossier de la construction d’un viaduc être pris en compte. « On est un vrai enjeu », dit Florent Perrin. « Aujourd’hui, tout le monde comprend que le viaduc est devenu une nécessité. En attendant sa construction, nous avons demandé la mise en place d’un système de ferries pour permettre aux gens de se déplacer. Il faut savoir, parmi toutes les difficultés que nous rencontrons, qu’au Mont-dore Sud il n’y a pas de médecin entre 14 h et 9 h du matin, donc la nuit, pour les urgences, c’est compliqué. » L’association a obtenu l’assurance que ses demandes, comme l’expression de ses inquiétudes, seraient remontées à l’Élysée, désormais en charge du dossier calédonien. « Il y a eu un vrai échange », a précisé le président de l’association, « et il y aura un vrai suivi », espère-t-il.
Nicolas Vignoles
Question Viaduc, qu’est-ce qui peut empêcher les fauteurs de troubles de mettre un ou plusieurs véhicules en feu et de le bloquer ? Sans parler du coût… Sécuriser St-Louis serait sans doute beaucoup moins cher et plus logique.