Les exactions ont poussé au départ de nombreux tatoueurs de Nouvelle-Calédonie. Certains se voyaient déjà partir depuis longtemps. Pour d’autres, l’idée est seulement en train de germer. Le climat actuel a accéléré les choses.
Il peut être difficile de se reconstruire après l’incendie de son tattoo shop. Kuby Kolor, tatoueur et graffeur installé à côté de la place des Cocotiers, en a fait les frais. « J’ai eu une aide de la province Sud pendant le premier mois et c’est tout. Après, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai reçu de l’argent venant d’une cagnotte », lancée par un ami dans l’Hexagone. « Ça m’a beaucoup aidé à retrouver un nouveau local. Mais voilà, on a » principalement « compté sur nous-mêmes ».
Avec la crise, les clients se font rares, ce qui pousse certains tatoueurs au départ. « Une bonne dizaine de tatoueurs comme Black Leaf Tattoo, Enzo Tattooer et Teuira Tattoo envisagent de partir, c’est tellement tendu. Baben Veda a déjà fait ses valises. De mon côté, j’ai grosso modo deux ou trois clients par semaine. On a aussi conscience que le travail qu’on fait est considéré par la majorité des gens comme non-essentiel, même si j’ai l’intime croyance qu’il ne l’est pas. On va garder ses sous pour manger, payer son loyer, les crédits, les factures, et, s’il en reste, peut-être qu’il y en aura pour les surplus comme le tatouage. Mais bon, ce n’est vraiment pas la priorité actuelle des Calédoniens, c’est normal », résume Kuby Kolor.
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Inès Figuigui