Depuis onze semaines, les routes du Grand Nouméa demeurent parfois difficiles d’accès malgré les appels pressants à lever les barrages. Dès lors, faut-il lever les barrages pour rétablir la libre circulation ?
A Nouméa, nous avons fait le tour de certains barrages encore en place, lorsqu’il était possible d’échanger avec les « voisins vigilants ». Mais aussi, quand il y avait encore du monde pour les tenir. Car, après onze semaines de crise insurrectionnelle, certains restent désespérément vides. Des habitants venant seulement les ouvrir le matin, avant de les refermer le soir.
Il va de soi que la situation persistante tend à éreinter les personnes se chargeant de la tenue de ces barrages. Jean-Pierre* nous a rejoints devant le barrage de Porte de Fer, situé devant la concession Ford. Il partage avec nous son quotidien marqué par des tensions persistantes alors « qu’au sein même du barrage, certains veulent l’enlever et d’autres le garder ». Il se dit « fatigué » et exprime le désir de « reprendre une vie normale, avec des horaires diurnes habituels, sans avoir besoin de veiller toutes les nuits ». Son quotidien est bouleversé depuis onze semaines déjà. C’est pourquoi, lui, souhaiterait la levée de ce poste pourtant stratégique afin de « dîner avec [sa] femme tous les soirs, sans avoir besoin de partir avec ma gamelle et ma chaise pendant que [ses] enfants et [sa] femme regardent les informations ».
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Margaux Lorenzini