Le 15 mai dernier, alors que la Calédonie vivait ses premiers jours d’émeutes, le jeune Jybril, âgé de 19 ans, étudiant en BTS de communication, était tué au rond-point de Tindu après avoir été « touché mortellement par un projectile dans le dos ». Une enquête avait été ouverte pour « meurtre ». Trois personnes, résidant dans le quartier et qui ont reconnu avoir tiré en direction des manifestants, « dans un contexte de menace et d’intimidation à leur égard », avaient ainsi été mises en examen et placées sous assignation à résidence sous surveillance électronique, « dans l’attente des suites de l’enquête visant à déterminer lequel des trois était le réel responsable de la mort de la victime », explique Yves Dupas, dans un communiqué publié hier. « Il résulte des investigations diligentées par le magistrat instructeur, notamment des expertises techniques et balistiques que le tir mortel a pu être attribué à l’un des trois auteurs présumés. Ainsi le 10 juillet 2024, le mis en examen identifié comme l’auteur du tir a été, à la suite de ces nouveaux éléments, placé en détention provisoire et immédiatement transféré dans un établissement pénitentiaire dans l’Hexagone », poursuit le procureur. Concernant les deux autres personnes mises en cause initialement dans ce dossier, et dorénavant « hors de cause au vu des conclusions des expertises techniques et balistiques », elles ont été placées « sous le régime de témoin assisté et la mesure d’assignation à résidence a été levée ». « Il convient de préciser que parmi ces deux personnes, se trouve un fonctionnaire de la police nationale ayant fait l’objet de nombreuses menaces de représailles à la suite de ces faits », conclut Yves Dupas.
Claire Gaveau