Personne ne peut croire que ces élections législatives en Nouvelle-Calédonie se sont déroulées dans un contexte normal et démocratique. Des voix s’élèvent et s’interrogent.
Dans un post Facebook, Philippe Blaise pose le problème crûment, il voit dans ces législatives « un scrutin indigne des règles électorales d’une démocratie, avec des scores marqués par la fraude à grande échelle ». D’abord, il faut rappeler que face aux exactions et aux menaces réitérées de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), les candidats non-indépendantistes n’ont pas pu faire campagne comme ils auraient dû la mener dans les circonscriptions dans lesquelles ils se présentaient. Nicolas Metzdorf avait été déclaré « persona non grata » aux îles, et Alcide Ponga n’a pu aller plus loin que Bourail sans prendre un risque pour sa propre sécurité.
Dans de nombreux bureaux de vote aux Loyauté comme sur la côte Est, les déplacements comme la sécurité des électeurs non-indépendantistes souhaitant effectuer les fonctions d’assesseur ou de scrutateur n’étant pas assurés, les volontaires ont renoncé. « L’État », souligne encore Philippe Blaise, « n’a pas pu garantir la liberté de vote dans les communes » qui sont « sous contrôle de la CCAT depuis le début de la situation insurrectionnelle. Dans ces communes, il semble que personne n’a vraiment pu vérifier qui a voté avec une pièce d’identité, et les images ci-jointes, venant des chaînes de télévision, montrent que dans les Îles, et à Houaïlou, le scrutin a été orienté avec la mise en avant du bulletin indépendantiste jaune, alors que le bulletin bleu, non-indépendantiste, était mis en retrait, rendant impossible le secret du vote, dans un contexte de représailles et de violences. »