Jeudi, le Mouvement des entreprises de Nouvelle-Calédonie (Medef-NC) a publié une lettre alarmante adressée au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, appelant à des actions urgentes et massives pour sauver l’économie calédonienne. Les chiffres et analyses contenus dans ce communiqué confirment l’état critique de l’économie territoriale.
« Le diagnostic vital de l’économie calédonienne est engagé », peut-on lire dès l’introduction du courrier. Le Medef, accompagné de nombreux autres acteurs économiques locaux, déplore que les mesures prises jusqu’à présent soient insuffisantes. Les entreprises, même celles non directement touchées par les récents troubles, sont en grande difficulté, victimes du ralentissement brutal de l’économie et de la perte de confiance générale.
Un constat accablant. « A part quelques secteurs économiques épargnés, l’ensemble de l’économie calédonienne est à l’arrêt », souligne le Medef. Les entreprises non brûlées et non vandalisées deviennent malgré elles sinistrées en raison de la diminution de la consommation et de la persistance des troubles publics. La situation est jugée « gravissime », et le retour à la normale semble loin. Le communiqué met en lumière l’inefficacité des premières mesures de soutien, considérées comme des « mesurettes » ne réglant en rien les problèmes structurels actuels.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 20000 chômeurs attendus à la fin du mois, soit près d’un tiers des employés du secteur privé. Des dégâts estimés à plus de 1,5 milliard d’euros (179 milliards de francs) par l’IEOM, chiffre qui n’inclut pas les pertes d’exploitation et autres dommages indirects. Le gouvernement, jeudi, a parlé de 265 milliards de francs de dégâts. Ces données marquent la profondeur de la crise que traverse actuellement le territoire.
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Margaux Lorenzini