Conséquences des exactions de la CCAT, la fonction publique est elle aussi touchée. Parmi les mesures évoquées par le gouvernement, la baisse de 3 à 12% des salaires des agents.
« S’agissant du projet de baisse généralisée des rémunérations, nous ne pouvons accepter cette proposition, fut-elle provisoire », a écrit la Fédé (ex-Fédération des fonctionnaires), dans un courrier adressé à Louis Mapou. Elle estime que « le signal donné par cette option serait calamiteux ». Et elle s’en explique : « Nous estimons que le Pays doit s’engager résolument dans une phase de reconstruction et que dans cette optique, la baisse des rémunérations de quelque vingt mille agents publics et six mille retraités viendrait ajouter de la crise à la crise, notamment en matière de consommation, moteur de reprise et donc de recettes fiscales. Au moment où l’on cherche à maintenir du pouvoir d’achat en indemnisant ceux qui ont perdu leur emploi. Cette initiative serait complètement à l’inverse de ce choix. » Pour la Fédé, il en est de la responsabilité de l’État d’assumer sa compétence régalienne, car selon le syndicat, la loi « prévoit très explicitement la responsabilité civile de l’État et donc son obligation de dédommager les victimes publiques et privées des préjudices subis par les exactions. »
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a reçu les organisations syndicales représentatives pour les informer des pistes de travail pour assurer le versement des salaires des agents de la fonction publique, au moins à partir du mois d’août. Le gouvernement, nous l’avions déjà signalé, envisage une baisse du point d’indice, le gel des avancements et la mise en œuvre du délai de carence. En l’état actuel des choses, et sans l’aide de l’État, la Nouvelle-Calédonie pourrait être à très court terme, dans l’impossibilité de verser salaires, pensions et retraites.