Un mois déjà. Bien malin celui qui aurait imaginé que les émeutes qui ont éclaté le 13 mai dernier entraîneraient la Nouvelle-Calédonie vers une si longue période d’enlisement. 9 morts par balles, 200 maisons sinistrées, 7 000 emplois perdus, la fracture qui s’est créée dans le pays semble plus difficile à refermer que jamais.
Tout le monde le savait. La journée du 13 mai 2024, date à laquelle le projet de loi constitutionnelle en faveur du dégel du corps électoral devait être voté à l’Assemblée nationale, risquait d’être marquée par de violentes manifestations. Mais pourtant, ce sont bien plus que les « violentes manifestations » attendues qui ont éclaté ce jour-là. Dès la nuit du dimanche au lundi, dans plusieurs quartiers de Nouméa, des commerces sont attaqués. douze personnes sont arrêtées ce soir-là.
Le lundi matin, les Calédoniens comprennent que la situation est en train de dégénérer bien plus gravement que ce qu’ils auraient pû imaginer. Des barrages se sont formés un peu partout sur les routes autour de Nouméa, empêchant l’accès à la capitale. Dans la nuit du 14 mai, ceux qu’on pouvait qualifier jusqu’à présent d’agitateurs, pillent et brûlent de nombreux commerces, s’attaquent à des civils, bloquent les accès aux hôpitaux, caillassent les soignants et les forces de l’ordre… Dès le lendemain, les habitants se regroupent à leur tour pour bloquer les quartiers et empêcher l’avancée des émeutiers.
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Loris Castaing