Alors que le climat insurrectionnel ne s’est guère apaisé dans le pays, après quatre semaines d’émeutes, Prony Resources a décidé d’agir. Dans un communiqué diffusé vendredi soir, l’entreprise a annoncé avoir demandé à la sécurité civile, « à titre préventif », le déclenchement du « plan particulier d’intervention (PPI) » afin de « réduire le risque d’un ou plusieurs scénarios majeurs ». « Le PPI est un plan d’urgence visant à renforcer des mesures pour assurer la protection des populations, des biens et de l’environnement », explique l’usine.
« Nous ne sommes plus alimentés en électricité »
Car, si les débordements se sont majoritairement concentrés sur le Grand Nouméa, le Sud n’a pas été épargné alors que la crise a « fragilisé la maîtrise du risque industriel » sur ce site qui est classé « haut risque industriel ». « Comme toujours, notre priorité a été de garantir la sécurité de nos employés, qu’ils soient présents sur le site ou qu’ils travaillent à distance, tout en tentant de préserver nos installations avec un effectif restreint. Malheureusement, les perturbations actuelles nous ont contraints à arrêter nos opérations. Nous faisons face à une interruption de l’approvisionnement en eau brute depuis le lac de Yaté mais également, depuis le 4 juin, nous ne sommes plus alimentés en électricité », détaille Prony Resources.
Cette crise insurrectionnelle
marque un coup d’arrêt pour l’entreprise qui avait réalisé de « belles performances de production » depuis le début d’année, « à savoir 3500 tonnes pendant quatre mois ». « Prony Resources est une entreprise stratégique produisant un minerai essentiel pour les batteries des véhicules électriques, répondant ainsi à la stratégie de réindustrialisation de la France », conclut-elle.
Claire Gaveau