La mission de médiation et de travail est partie pour Paris rendre son rapport d’étape. Son premier interlocuteur sera sans doute Emmanuel Macron, dont on attend la réaction.
Dans son rapport au chef de l’État, les trois hauts fonctionnaires qui composent la mission vont expliquer qu’ils ont rencontré une centaine de personnes, au cours d’entretiens fournis et intenses. Ils préciseront aussi que les conditions du dialogue ne sont pas encore réunies, on en est en effet bien loin. Car comme nous le signalions dans notre édition d’hier, l’UC, phagocytée par la CCAT, maintient sa position dure, accuse l’État et le président de la République de tous les maux, et refusent tout dialogue, y compris de rencontrer la mission de travail et de médiation ! Une position qui, à coup sûr, sera réaffirmée ce week-end à l’occasion de la réunion des instances de l’UC.
Maître du jeu
Contrairement à ce qu’affirment les indépendantistes et Calédonie Ensemble, Emmanuel Macron a été très clair : soit il y a un accord, auquel cas il ne réunira pas le Congrès à Versailles, soit ça n’est pas le cas et la réforme constitutionnelle sera soumise au vote du Congrès. Maintiendra-t-il sa position, au sortir d’élections européennes qui ne devraient pas bien se passer pour la majorité présidentielle ? C’est un autre sujet. Selon les échos que l’on a pu obtenir des uns et des autres, Emmanuel Macron demeurerait pour l’heure sur les positions qu’il a clairement explicité. En fonction de ce qui sera arrêté lors des réunions respectives de l’UC et du Palika, puis au congrès extraordinaire du FLNKS le 15 juin, il pourrait être décidé de renvoyer en Calédonie la mission des trois hauts fonctionnaires. Dans le cas où le refus du dialogue serait la position du Front, c’est l’Élysée qui sera maître du jeu.
Nicolas Vignoles