Le message est clair, et rappelle qu’il y a deux temps. Nous en sommes au premier. « Notre combat reste le non au dégel du corps électoral et notre finalité demeure l’indépendance de Kanaky », de préférence après avoir mis dehors tous les élus en place.
En conséquence, « la CCAT appelle ses militants à maintenir la résistance tant en permettant une fluidité sur l’ensemble du pays », est-il précisé. « Nous sommes des combattants indépendantistes engagés à servir la cause de Kanaky et nous devons le faire en toute responsabilité. »
La CCAT revient ensuite sur ces trois dernières semaines, cherchant à se dédouaner du chaos frappant le Caillou. Elle explique qu’elle « ne cautionne pas les actes de vandalisme et les atteintes aux biens et aux personnes », même si certains affirment le contraire. « Ces actes ne doivent pas salir notre lutte pour le bien de tous les citoyens de la Kanaky. Notre combat s’adresse à tous les Calédoniens. » Et « la seule condition pour une paix durable, c’est une souveraineté de Kanaky ».
« Le chemin vers l’apaisement sera long »
Comment tenter de justifier l’injustifiable ? La CCAT s’y essaie. « La Cellule de coordination des actions de terrain n’a jamais appelé à la violence, au saccage et encore moins à l’atteinte de l’intégralité des personnes. Malheureusement, les provocations violentes des forces de l’ordre coloniales et la mise en place de milices loyalistes fortement armées, cautionnées par les non-indépendantistes, qui n’ont pas hésité à tirer sur nos gens et à assassiner des militants de la liberté ont entraîné une escalade de la violence. »
Un retour au calme plat, tout du moins en surface ? Pas aujourd’hui, pas demain. « Lorsque le sang entache nos actes politiques, il est difficile de revenir en arrière », écrit la CCAT. « Le chemin vers l’apaisement sera long et nous demandons fermement à l’État français d’œuvrer immédiatement au désarmement des milices, de les poursuivre en justice, d’exiger la retenue des forces de l’ordre dont les actes dépassent l’entendement dans une totale illégalité et de stopper les arrestations arbitraires basées principalement sur la couleur de peau. »
Anthony Fillet