Ils ont pu rentrer !

Ils sont encore des milliers de Calédoniens bloqués à l’extérieur du territoire. Ce samedi, 251 d’entre eux ont pu être rapatriés de Sydney.

Un vol d’opportunité presque. A Sydney, les Calédoniens bloqués certains depuis trois semaines et plus, se désespéraient de voir que jour après jour, la réouverture de l’aéroport de La Tontouta et la reprise des vols commerciaux étaient repoussées. Et on sait aujourd’hui que l’aéroport restera fermé jusqu’à nouvel ordre. Aussi, lorsque que l’on apprend qu’un vol de rapatriement est mis en œuvre, le Haut-commissariat et le Consulat général de France à Sydney se sont mobilisés.

Départ dans l’urgence

Vendredi dernier, les Calédoniens bloqués à Sydney et inscrits sur les différentes listes de demandes de rapatriement, ont été rapidement informés de l’organisation de ce vol, et les demandes ont afflué. Ils sont en effet plus de 730 à être inscrits sur ces listes, mais l’Airbus d’ACI ne peut transporter qu’un peu moins de 250 personnes. Il a donc fallu procéder à une « sélection » qui a fait beaucoup de déçus, et suscité des réactions de colère et de désappointement. Beaucoup de ces Calédoniens ont tout perdu, leur entreprise, leur emploi, néanmoins l’envie de rentrer transcende les craintes et les inquiétudes.  Mais on imagine aussi la position des organisateurs de ce vol (CAFAT et Consulat général) qui, malgré leurs efforts, n’ont pu donner satisfaction à toutes les demandes. Sont donc rentrés en priorité, tous les Calédoniens en situation de détresse médicale ou matérielle, et ils sont très nombreux. Les professions médicales ou celles relatives aux forces de l’ordre ont également été priorisées.

Un long retour

Convoqués à l’aéroport de Sydney pour 3 heures du matin, ils étaient en fait très nombreux à se masser aux portes du terminal dès 1 heure, comme s’ils craignaient de ne pouvoir partir ou de voir le vol annulé. Encadrés par les personnels du Consulat général et les bénévoles des groupes de soutien aux Calédoniens bloqués, ils ont finalement pu embarquer. Les conversations ne portaient sur la situation en Nouvelle-Calédonie, mais aussi sur la manière dont les uns et les autres avaient dû se débrouiller durant toute cette période, et bien des cas en effet étaient dramatiques. Moins de trois heures plus tard, l’avion se posait à La Tontouta, ensuite embarquement dans plusieurs avions d’Air Calédonie, réquisitionnés pour la circonstance dans une sorte de pont aérien humanitaire, tandis que les bagages étaient acheminés par un avion Casa de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Le temps (très long) de récupérer les bagages à Magenta, et ces 251 Calédoniens étaient de retour chez eux et prenaient davantage conscience encore de l’incroyable chaos dans lequel avait basculé tragiquement la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui, nous avons une pensée pour tous ceux qui n’ont pas pu être rapatriés, qui sont bloqués encore à Paris, en Australie, à Tokyo, Singapour ou ailleurs, et qui n’ont aucune idée de la date à laquelle ils pourront être de retour chez eux.

N.V.

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