Le quartier de Tuband a été le lieu d’une première opération de nettoyage ce mardi. La police était sur place pour permettre l’évacuation des déchets autour du rond-point.
Calme. C’est le mot qu’on pourrait employer pour définir les circonstances dans lesquelles s’est déroulée la première opération de nettoyage du quartier de Tuband cette après-midi. Escortés par les forces de l’ordre, un camion et une pelleteuse se sont relayés pour déblayer la route autour du rond-point près duquel se sont déroulés des affrontements toute la semaine dernière. Il était en revanche interdit d’approcher et si la police n’empêchait pas la circulation, les représentants de la loi ont fouillé tous les véhicules qui voulaient passer par la zone d’opération. Les cadis brûlés, les tôles abîmées, les branches disposées de manière à faire barrage ont été petit à petit retirés. Si les barrages des miliciens n’ont pas été déplacés, ceux des émeutiers de Tuband ont quant à eux été retirés.
La police souvent présente dans le quartier
Depuis le haut de la rue Henry Gaspard, les habitants du quartier placés sur le barrage se sont contentés de regarder et de commenter la scène. “Si la police venait régulièrement dans le quartier ? Oui, le soir ils passaient faire un petit tour pour vérifier que tout allait bien, témoigne un jeune homme d’une trentaine d’années qui se fait appeler “Jex” et qui habite la rue au-dessus du collège de Tuband. C’est cool de les voir faire des opérations comme celle-ci, parce que ce n’est pas à nous de protéger et de rendre vivable le quartier.”
Pour lui qui recommence à travailler “doucement”, cette opération intervient à un moment où les tensions commencent un peu à s’apaiser. “Dans l’ensemble, le quartier reste relativement cool la journée, on peut circuler malgré les barrages”, témoigne le jeune homme qui “évite malgré tout Tuband le plus possible”.
“Le barrage va rester encore un petit moment”
Et en effet, les miliciens de la rue Henry Gaspard restent très pacifiques avec les habitants de Tuband, et cherchent à éviter d’augmenter les tensions au maximum. Les membres du “groupe de surveillance de voisinage” restent courtois et prennent même le temps d’échanger avec les résidents qui vivent de l’autre côté du barrage et qui doivent le traverser pour partir travailler. Mais malgré leurs précautions, il est hors de question pour les miliciens d’enlever leur barrage pour le moment. “Je pense que le barrage ici va rester encore un petit moment, avance Jex. Tant que la situation ne sera pas officiellement calme en bas, les gens ne vont pas laisser les émeutiers monter et risquer qu’ils aillent brûler des voitures ou des magasins.”
Loris Castaing