Comme ce fut le cas mardi, une conférence de presse était organisée hier après-midi, par le Haut-commissaire Louis Le Franc. Un rendez-vous établi afin de faire le « bilan » des dégâts causés et des personnes blessées lors des émeutes qui se sont déroulées la nuit dernière dans le Grand Nouméa, mais aussi pour renouveler son « appel au calme », à destination des émeutiers comme des miliciens.
Appel au calme et à l’apaisement. Ces deux mots auront rythmé l’entièreté du point presse prévu ce mercredi, au Haut-commissariat. Après une nouvelle nuit d’émeutes la nuit dernière, inlassablement, Louis Le Franc l’a répété : « Ce retour au calme, il est impératif ». Notamment, parce que cela permettra de « commencer à reconstruire tout ce qui a été détruit, en se mettant autour de la table et en déterminant les urgences ainsi que les réseaux qu’il faut rétablir », a-t-il visualisé.
Dans le cas inverse où l’appel au calme ne serait « pas entendu », le futur s’annoncerait, selon celui-ci, « beaucoup plus sombre ». « Il y aura beaucoup de morts », prévient-il. « On est entré dans une spirale qui est dangereuse, une spirale qui est mortelle […] C’est une forme de guerre civile vers laquelle on s’engage tout droit », a-t-il déclaré.
Appel à la responsabilité de chacun
Afin d’éviter ce scénario, « les responsables des formations politiques Calédoniennes – quels qu’en soient le camps – et les responsables des institutions de la Nouvelle-Calédonie – quel qu’en soit le niveau – doivent relayer un message clair auprès de la population sur ce sujet », a-t-il insisté. Même consigne véhiculée à destination des « commanditaires » de ces émeutes. Car « la solution, elle est d’abord dans la tête de ceux qui prennent ces mauvaises initiatives », a-t-il dénoncé. « Puisqu’ils ont eu la capacité à déclencher un certain nombre de choses, ils doivent mettre la même volonté à arrêter ce qui a été lancé […] Alors oui, il faut du courage. Mais ce courage, c’est rien par rapport aux vies qui vont disparaître ».
Dans la continuité de cette conférence de presse, le Haut-commissaire est également revenu sur quelques épisodes s’étant déroulés cette nuit, citant « de nombreux échanges de tirs » sur les communes du Grand Nouméa. Notamment à Païta, « sur la ZAC Panda, entre l’escadron de gendarmerie mobile qui a été déployée pour protéger les entreprises de la Zac, et les émeutiers, au nombre de 300; pour certains équipés de fusils de chasse et pour d’autres équipés de carabines de grande chasse ». Vives tensions également au Mont-Dore, où « il y a eu une tentative d’intrusion sur la brigade de Saint-Michel ». Épisode similaire à la caserne Bailly, où a été pris à temps une tentative d’incendie.
L’intervention du Raid
A Ducos, des émeutiers armés sont également en train de se déplacer vers la zone de dépôts de gaz, « point d’intérêt vital de la zone industrielle de Ducos », nécessitant sur place l’intervention du Raid. De façon similaire aux émeutiers retranchés dans l’Usine Le Froid, « si ceux qui veulent s’en prendre à ces dépôts progressent, ils se mettent en situation de risque très fort », car « les gendarmes ne les laisseront pas y aller ».
En outre – conséquence directe de ces affrontement – une personne dialysée est décédée. Elle vient s’ajouter au bébé mort in utero la veille alors que la famille tentait de se rendre au Médipôle.
Nikita Hoffmann