À la suite de la décision de la Cour d’appel de Nouméa, mardi, d’infliger une peine d’inéligibilité au maire de Païta, Willy Gatuhau, des changements vont intervenir dans les prochains jours.
Tout d’abord, le Haut-commissaire, Louis Le Franc, devrait prendre, à réception de l’arrêt de la Cour d’appel de Nouméa, un arrêté signifiant la cessation des mandats de conseiller municipal et de maire de Païta, en application du Code électoral. Dans les faits, cela peut prendre quelques jours. Ce sera alors à sa première adjointe, Maryline Courtot épouse D’Arcangelo, d’assurer l’intérim jusqu’à l’organisation d’un prochain conseil municipal où il sera procédé à l’élection d’un nouveau maire. Harold Martin et Willy Gatuhau peuvent également se pourvoir, une seconde fois, en cassation même si ce recours n’aura aucune incidence sur la peine d’inéligibilité. Ils disposent d’un délai de cinq jours pour entamer cette démarche.
Déchu de ses mandats, Willy Gatuhau devrait également annoncer sa démission du bureau de l’Association française des maires, qui venait de renouveler sa composition et dele no mmer deuxième vice-président la semaine dernière.
« Un très long tunnel judiciaire »
Cette inéligibilité n’a en revanche aucune incidence sur le mandat de député exercé par Nicolas Metzdorf, dont Willy Gatuhau était le suppléant. En effet, le député suppléant est un titre honorifique, et s’il peut représenter le député en titre lors de réunions ou de manifestations, il n’occupe aucune fonction, n’a aucun pouvoir, ne prend aucune décision et ne perçoit aucun émolument. En revanche, Willy Gatuhau, qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire politico-judiciaire, ne pourra pas se présenter aux futures élections provinciales, ni aux élections municipales qui se tiendront en 2026.
Au prononcé du délibéré, l’avocat Me Frédéric De Greslan, ancien candidat malheureux en 2014 au second tour et partie civile dans le dossier, s’est félicité de cette décision « qui », a-t-il dit, « vient mettre un terme au mandat de Willy Gatuhau. J’ai envie de dire : “enfin, la justice est passée, elle a sanctionné des agissements inqualifiables et inacceptables en démocratie et j’espère que cela servira de leçon pour les prochaines élections”. C’est la fin d’un très long tunnel judiciaire. Cette épreuve que j’ai vécue a été particulièrement éprouvante et n’est pas de nature à donner confiance en la politique. »
Jean-Alexis Gallien-Lamarche, avec Nicolas Vignoles