Dire aujourd’hui que l’on travaille dans une banque, au même titre qu’autrefois on révélait travailler dans la police, suscite parfois des commentaires acerbes. Mais dire que l’on travaille dans une banque et que l’on fait grève, c’est le bouquet ! On est impressionné par le déchaînement, sur les réseaux sociaux, de commentaires négatifs (et le mot est faible) au sujet de la grève suivie actuellement à la BNP. C’est sûr qu’en ce moment, dans le contexte économique que l’on connaît, les établissements bancaires souffrent plus que d’ordinaire d’une mauvaise image de marque, pourtant eux aussi ne sont pas épargnés par la crise. C’est d’ailleurs ce que révèle leur banque centrale, l’IEOM, contrainte parfois de leur venir en aide. Mais voilà, dans l’opinion publique, les employés de banque sont réputés pour disposer d’avantages dont les autres salariés du privé ne bénéficient pas, et il suffit de lire les fameux commentaires pour comprendre de quoi il s’agit, surtout ceux qui évoquent le temps de travail. Mais c’est bien humain que de toujours penser que ce qu’ont les autres et que je n’ai pas, est une épouvantable injustice.
Nicolas Vignoles