Le procureur de la République, arrivé hier matin au tribunal de Nouméa en scooter, a récupéré un tract et s’est arrêté durant une vingtaine de minutes pour discuter, calmement, avec les responsables du mouvement de protestation du personnel pénitentiaire.
« Le tribunal, sur proposition ou sur réquisition du parquet, aménage ab minitio, c’est-à-dire au moment du prononcé de la peine », 24 % des sanctions, a expliqué Yves Dupas. Dit autrement : un quart des sanctions de prison ferme sont tout de suite aménagées, pour ne pas encombrer un peu plus le Camp-Est et la prison de Koné. « Et nous n’avons jamais eu autant de bracelets électroniques : on est montés à plus de 230 », environ le double par rapport à il y a un an. Actuellement, il y en a environ « 210 » en place en Calédonie, sur une disponibilité de « 250 », ce qui « est déjà une belle capacité ». Le territoire dispose aussi de trois « bracelets anti-rapprochement ». Le procureur confirme qu’il en souhaiterait plus et rappelle quelques chiffres : « nous avons 1 940 condamnations pénales à une peine de prison ferme, c’est beaucoup plus que beaucoup d’autres juridictions. Pourquoi ? Parce qu’ici nous avons un taux d’élucidation très, très élevé des procédures en matière de cambriolages et d’atteinte aux biens d’une manière générale : c’est quasiment 50 % de taux d’élucidation, alors qu’en Métropole le taux moyen c’est 18 ou 19 %, donc nous avons beaucoup plus de procédures » arrivant jusqu’au tribunal, et donc de possibles condamnations à prononcer.
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Anthony Fillet