Dans le nord, les sites miniers de la SLN à l’arrêt

Situation critique pour la SLN, déjà en difficulté financière : ses sites miniers du Nord sont à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre. Paul Néaoutyine estime que les garanties financières et environnementales de la SLN, pourtant portées de six semaines à un an par Eramet, ne sont pas suffisantes pour autoriser l’exploitation minière.

Les garanties financières de la SLN, prolongées par Eramet jusqu’au 11 avril 2025, sauront-elles convaincre le président de la province Nord de lever l’interdiction d’exploitation qui pèse sur les mines du nord du premier employeur du territoire ?

Tout est une question de durée

Reconstituons le feuilleton. Le 9 avril, le président de la province Nord, Paul Néaoutyine, avait mis en demeure la SLN d’honorer ses obligations en matière de garanties financières au plus tard le 10 avril. Faute de quoi il menaçait de suspendre les autorisations d’exploitation relatives aux sites miniers de la SLN situés en province Nord. Le conseil d’administration d’Eramet avait alors accepté, mardi, de prolonger les cautions de sa filiale SLN – qui arrivaient à échéance le 10 avril – jusqu’au 25 mai. « On a toujours opéré avec des garanties constituées », avait précisé Jérôme Fabre mercredi lors d’un point presse, « mais elles avaient une durée trop courte, donc c’était un point d’irrégularité, quand bien même elles existaient et couvraient ce risque ». Concédant être « le plus mauvais élève » en matière de renouvellement de ces garanties, le directeur général avait alors appelé les provinces « à la bienveillance ». Mais la province Nord n’en a eu que faire. Jugeant la durée de caution de la SLN trop courte, Paul Néaoutyine a sommé la société le 10 avril au soir de suspendre ses activités dans le nord dès le lendemain sur ses sites miniers du nord : Tiébaghi, l’Étoile du Nord, Boualoudjelima, Népoui-Kopeto, Poro-Bonini, Poro-Francaise, Stamboul et Kouaoua. Les mines du premier employeur du territoire se sont donc retrouvées privées de leur activité.

La situation durera tant que l’industriel ne se conformera pas aux règles édictées par la province.

Des salariés en service mais sans pouvoir « miner »

Hier, ce sont donc plus de 700 salariés directs, mais aussi de nombreux sous-traitants, notamment des rouleurs, qui ont été impactés par la décision du président de la province Nord. Durant cette journée un peu particulière, seuls les bateaux ont pu être chargés. Les effectifs ont été mis à contribution pour placer les sites « en mode sécurisation », à l’instar de ce qui se fait à l’approche d’un phénomène cyclonique. Les autres ont participé à des activités de maintenance ou de formation.

Jusqu’au 11 avril 2025

Mais si cela se confirme, l’exploitation pourrait reprendre dès aujourd’hui. En effet, dans un communiqué de presse en date du 11 avril, le député Nicolas Metzdorf a confirmé qu’un accord avait été trouvé entre l’État et Eramet pour prolonger les garanties financières de la SLN dans le nord sur une période de douze mois, alors que la durée consentie par Eramet était seulement de six semaines mercredi. A l’heure où ce numéro est mis sous presse, cette durée a été confirmée par l’industriel, sans que l’on sache toutefois si elle satisfera aux exigences du président de la province Nord. L’émanation provinciale demande une durée de garantie de cinq ans. Sur les réseaux sociaux, Sonia Backes a annoncé hier après-midi que « l’exploitation va pouvoir continuer dans le nord et dans le sud… dans l’attente de la signature du pacte nickel ». Mais si l’on se réfère à ce qui s’est passé mercredi soir, on n’est pas à l’abri d’un rebondissement de dernière minute. Un « niet » de Paul Néaoutyine n’est pas à exclure. En tout cas, si la situation venait à durer, l’usine de Doniambo risquerait de manquer de minerai, ce qui l’entraînerait rapidement vers le fond. Un scénario auquel personne ne veut songer, hormis peut-être le président de la province Nord.

Beryl Ziegler

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