« C’est soit du “courage”, soit de la folie »

« Une majorité minée par le pacte nickel… » C’est le titre d’un communiqué écrit par le bureau politique de l’Éveil Océanien et transmis vendredi soir.

« Le pacte nickel est le résultat d’un long travail entre le gouvernement central, les provinces, les industriels, les petits mineurs et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Ce document regroupe les engagements de chacun pour parvenir au sauvetage de nos trois usines métallurgiques. Mais un certain nombre de divergences sont à noter », est-il expliqué en préambule.

« Divergences sur la forme d’abord, car le gouvernement vient demander l’habilitation du Congrès alors qu’aucun élu n’a participé à aucune réunion sur le sujet. Divergences sur le fond ensuite pour plusieurs raisons : engagement sur la modification du code minier, engagement sur le maintien des exonérations fiscales de 15 et 20 milliards par an, engagement sur la non taxation à l’exportation et l’extraction, engagement sur la participation des Calédoniens à hauteur de 8 milliards, mais surtout maintien de ces dispositifs jusqu’à ce que les métallurgistes redeviennent rentables, et cela même si sur les exportations la rentabilité est en fait exponentielle ! »

« Faire converger les positions »

« Après des heures de réunions en commissions et quelques modifications mineures, le pacte » a été à « nouveau examiné en séance publique », mercredi. « Tout le monde souhaite qu’un pacte nickel soit adopté. Or, aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour le voter en l’état. Examiner le texte maintenant c’est le rejeter, ce qui entraînerait une catastrophe économique et sociale sans précédent, un effondrement des régimes sociaux et surtout une crise politique irréversible pour le pays. Cela implique donc que la meilleure option reste encore une fois le report de l’examen » afin « de gagner du temps pour faire converger les positions. C’est le choix responsable que nous avons fait en proposant avec nos collègues » de Calédonie Ensemble et des groupes indépendantistes « une motion préjudicielle ».

« La surprise » ne se trouve pas « pas dans le fait que le président du gouvernement défende (…) la signature du pacte nickel, mais bien dans les arguments choisis pour exprimer son exaspération aux élus signataires de la motion : l’absence de discernement politique en mettant le pacte au même niveau que l’accord politique, absence de courage face aux militants réfractaires et absence d’empathie envers les 13 000 emplois menacés’’. Il indique également ne pas avoir besoin de l’habilitation du Congrès de la Nouvelle-Calédonie pour le faire, que ce ne sont que les engagements du gouvernement et qu’il le signera de toute façon. Pour couronner le tout, il déclare que la seule manière de l’en empêcher, c’est de censurer le gouvernement ! », poursuit l’Éveil Océanien, en colère.

« Porte de sortie »

« Le fonctionnement de nos institutions est élémentaire, le gouvernement collégial est issu du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, pas l’inverse. Demander une habilitation au Congrès c’est respecter la représentation du pays et c’est surtout accepter de respecter ses choix. Ne pas le faire, c’est soit du “courage”, soit de la folie. La frontière entre ces deux notions est mince et seul le résultat sera le juge de paix », est-il écrit. « La motion préjudicielle était l’unique façon pour la majorité d’offrir au président Mapou une porte de sortie sur le pacte nickel. Espérons qu’elle ne devienne pas, in fine, la porte de sortie de son gouvernement, ce qui, lorsque l’on analyse, est peut-être l’objectif recherché… »

Anthony Fillet

Fil d'actualité

Grésillement sur la ligne

Lors de sa dernière séance hebdomadaire, mercredi, le gouvernement...

Un maître-mot : simplifier

Hier après-midi, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de...

Le général enchaîne les visites

Du dimanche 23 au mardi 25 mars, au nord...

Vers un nouvel équilibre fiscal et social ?

Une grande conférence fiscale et sociale se tiendra du...

Un budget « indispensable » pour la survie du territoire

Alors que le budget 2025 de la Nouvelle-Calédonie est...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Grésillement sur la ligne

Lors de sa dernière séance hebdomadaire, mercredi, le gouvernement a validé le changement de programme de vols de la compagnie Air Calédonie International (ACI)....

Un maître-mot : simplifier

Hier après-midi, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie, et David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), ont annoncé...

Le général enchaîne les visites

Du dimanche 23 au mardi 25 mars, au nord de Sydney, « le général de division Yann Latil, commandant supérieur » des Forces armées...