La journée de lundi aura été perturbée. Et ces perturbations vont se poursuivre. Les explications de Louis Mapou n’ont pas convaincu le collectif Agissons Solidaires.
Les blocages sont restés en place aux abords des dépôts d’essence et plus aucune station-service, du Sud au Nord, n’avait de carburant, exception faites des 16 stations réquisitionnées. Si la circulation aux ronds-points a été ralentie, elle n’a pas été bloquée. On note toutefois que le mouvement a également touché la brousse, avec le positionnement d’engins et de camions à Bourail et Boulouparis. Comme ces derniers jours, les sous-traitants de KNS, pour leur part, ont garé à nouveau leurs engins aux abords de la province Nord, réitérant leur souhait de pouvoir s’entretenir avec le président de la province.
Hier Louis Mapou a tenu comme prévu une conférence de presse, mais les arguments que le président du gouvernement a avancés, n’ont pas convaincu le Collectif. Ce dernier a publié hier en fin d’après-midi un communiqué, pour annoncer la poursuite des blocages.
Reconnaissant que les annonces faites hier par le président du gouvernement « illustrent une écoute et une prise en considération des difficultés économiques du territoire », le collectif estime qu’elles « sont néanmoins insuffisantes et ne nous permettent pas à cette heure de considérer possible une levée des blocages et une fin de la mobilisation ».
Le collectif rappelle en effet que « sa principale revendication demeure la suspension de tout projet de texte et de toute mesure visant à mettre en place ou augmenter les charges sociales et fiscales des entreprises ou à dégrader le pouvoir d’achat des Calédoniens, en d’autres termes, un moratoire fiscal et social. Or, Monsieur Mapou a indiqué ce matin lors de sa conférence de presse, que la TET ferait l’objet d’un simple report jusqu’à la fin du premier semestre 2024. Il s’agit là pour le Collectif d’un point de désaccord majeur par rapport aux échanges qui ont eu lieu hier ».
Le collectif a donc adressé un nouveau courrier au président du gouvernement, « lui demandant de donner une suite favorable à cet impératif que constitue l’adoption d’un moratoire fiscal et social tant que les Calédoniens n’auront pas de perspectives « sur un accord global prévoyant des mesures d’accompagnement économiques et sociales dans le cadre d’un nouveau statut » pour reprendre les termes du courrier du président Louis Mapou adressé au Collectif ».
Dans ces conditions, « le collectif se voit contraint de maintenir les blocages en cours et d’envisager des dispositifs encore plus importants qui feront appel à tous les Calédoniens qui manifestent déjà chaque jour leur soutien à ce mouvement ».