Les élus de la Nation, les ministres, les responsables politiques nationaux, pour marquer leur entrée en Nouvelle-Calédonie, ont désormais déserté le monument aux morts et le dépôt de gerbe républicain, au profit d’un geste au Sénat coutumier. Mais s’ils croient par-là, suivre les chemins ancestraux et s’ouvrir les voies des anciens, ils se trompent puisqu’à chaque fois, ils doivent subir les discours politiques, et parfois radicaux, d’une institution qui, depuis belle lurette a volontairement abandonné les principes pour lesquelles elle avait été créée. Le Sénat Coutumier est devenu une officine du FLNKS, distillant donc ses discours sur le gel du corps électoral, la recolonisation, la colonie de peuplement et tutti quanti. Il est vrai que dénoncer l’État colonial, parait plus simple que de mettre un terme aux conflits coutumiers de Yaté, Roh, Hienghène et d’ailleurs, comme de reprendre en main une jeunesse pour laquelle la coutume n’est plus un repère depuis longtemps. Mais c’est le propre des donneurs de leçons, que de ne jamais donner les bonnes leçons.