Les moteurs de Rallye prêts à gronder

Cette saison, elles seront trois sur la grille de départ. Trois femmes co-pilotes. Dans un sport où les hommes sont majoritaires, une petite communauté d’irréductibles femmes tente de s’imposer dans ce milieu.

Le sport automobile et les femmes, un long fleuve houleux. Selon la Fédération française de sport automobile (FFSA), elles ne représentent que 13% de la part des pratiquants en France et 5% dans le monde. En se focalisant sur les différentes disciplines, 66 femmes ont participé à au moins une édition des 24 Heures du Mans, seulement 2 ont couru en Formule 1, et lors de la 45ème édition du Dakar, moins de 5% était des femmes (31 sur les 790 concurrents).

« La femme est capable de faire aussi bien qu’un homme »

Ce week-end, les moteurs des 14 voitures de Rallye vont gronder pour la première fois de la saison, avant de lâcher les gaz et déraper sur la piste de Tomo Valley, dans la commune de Boulouparis. Sur les 28 participants qui prendront le départ, trois femmes seront co-pilotes : Elodie Vincent, Elodie Watou et Isabelle Verrier. Le total devrait monter à 5 sur l’ensemble de la saison. Une nette progression quand on sait qu’elles n’étaient que 2 à courir il y a encore quelques années. Pour les concernées, « la femme a toute sa place, elle est capable de faire aussi bien qu’un homme ». Celles qui apportent un côté « plus organisé », voient le nombre de femmes s’accroître lors des prochaines années.

Les raisons ?

Le sport automobile est une discipline très familiale. Les enfants suivent les parents, les amis, les amis des parents et les parents des amis. C’est ainsi qu’Elodie Watou est tombée dedans lorsqu’elle était petite, « j’ai commencé jeune en suivant mon meilleur ami qui est pilote. Aujourd’hui, j’ai changé de pilote, mais gardé la même passion ». Si le prix n’était pas si élevé, elle voudrait d’ailleurs concourir volant en main. Devenir pilote, Gwenaëlle Lecerf en a eu le privilège avant de retourner vers l’équitation. C’est avec le Covid et la fermeture des frontières qu’elle a mis de côté les chevaux pour se tourner vers les voitures. Fille d’un père pilote depuis de nombreuses années, elle a naturellement posé les pieds sur les pédales d’une Audi S2. Avec du recul, elle se demande pourquoi ne pas avoir commencé plus tôt. Si elle a aujourd’hui mis de côté les courses pour revenir au saut d’obstacle, la 7ème au Rallye Nationale de Païta en 2021, continue de passer les vitesses lorsque les voitures fonctionnent.

Dans un monde très masculin mais très accueillant, cela n’a pas été difficile de se faire une place en tant que femme pilote. Grande amatrice de la légende des Rallyes, Michèle Mouton, elle est persuadée que « tout ce que les hommes font, nous pouvons le faire ». Une belle volonté qui ne peut qu’encourager les femmes à pratiquer ce sport.

Isabelle Verrier pour le rôle d’un co-pilote

A l’orée de la nouvelle saison de Rallye, Isabelle Verrier revient pour nous sur le rôle d’un co-pilote. « Dans la soupe dès petite », cela fait une trentaine d’année maintenant qu’elle arpente les routes terreuses de Nouvelle-Calédonie à la « place du mort », expression datant d’avant la ceinture de sécurité et des airbags bien entendu. Assise à côté d’Alexis Barbou depuis 13 ans maintenant, elle confirme l’importance du co-pilote. « Ce sont les yeux du pilote pendant la course, il donne la vue qu’on a retranscrit lors de la reconnaissance avec les notes » nous dit-elle avant de rajouter « que le pilote n’a plus besoin de réfléchir, la seule importance est de donner l’information à l’avance ». Sa mission est également d’assurer ce que l’on appelle la partie pointage, « en cas de retard lors d’un pointage, on peut écoper d’une pénalité ».

Des qualités, il n’en suffit pas d’une multitude. L’essentiel est la confiance, « Cela doit être automatique. Dans l’annonce des notes, si la confiance ne règne pas, on se crash au virage suivant ». Il faut également avoir une forte résistance au stress. La vitesse, combinée au fait de voir des falaises de plus proche que vous ne le feriez à pied, fait monter le rythme cardiaque. Il est donc important de rester sûr et serein dans ses choix et annonces. Isabelle souligne « le stress, il sera toujours présent, mais il faut le transformer en bonne pression ». La pression, nul doute qu’elle sera présente sur les épaules de l’équipe au volant de la Peugeot 207 S2000 ce samedi, même si, pour eux maintenant, l’objectif est de « se faire plaisir, le sourire est notre victoire ».

Rallye de « TOMO VALLEY 2024 », un samedi avantageux pour les spectateurs.

La saison de l’ASA NC commencera ce week-end sur les pistes de Tom Valley. Le départ de la Super Spéciale sera donné le samedi 2 mars à 14h. Dimanche 3, les courses débuteront dès 9h du matin. La première journée sera plus avantageuse pour les spectateurs avec 3 zones spectateurs bien situées. La course de dimanche ne devrait pas en être moins spectaculaire. Les autres courses se dérouleront les 27-28 avril à Bourail, les 6-7 juillets à Kouaoua, le 7-8 septembre pour le Rallye National du Sud et le 23-24 novembre à Poya.

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