L’ancien membre du club de Tina et du Centre territorial d’entraînement (CTE), licencié depuis deux ans près de Marseille, a établi un nouveau record pour un golfeur amateur à Tina, en rendant une carte de 63, à 9 coups sous le par. Le tout à 16 ans. Avant de repartir, Sacha Corlouër livre ses impressions et ses ambitions.
Ce record vous a-t-il surpris, vous en êtes-vous remis et vous en parle-t-on beaucoup ?
Sacha Corlouër : C’est vrai qu’on m’en a beaucoup parlé. Je n’ai pas tellement été surpris parce que, forcément, le travail ça paie, donc je m’attendais à avoir, un jour, un score aussi bas. Enfin, peut-être pas -9 quand même… Battre ce record à Tina c’est important pour moi, de montrer en Nouvelle-Calédonie que je suis là encore, que je ne suis pas parti en France pour rien.
Ce fut le meilleur jour de golf de votre vie ?
S.C. : Oui, je n’ai pas raté de coup, sauf un peut-être au 14 mais sans danger. J’avais une bonne partie, qui était tranquille, on rigolait, on s’amusait bien : on a à peu près tous le même niveau, donc on se tirait la bourre, c’était bien.
Sous la pluie…
S.C. : Il a plu seulement deux trous au début, c’est vite passé, avec un peu de vent sur la fin.
Et vous terminez par une virgule au dernier trou ?
S.C. : Oui, c’était au numéro 1. J’étais peut-être à trois mètres du trou, je vois la balle qui part bien et elle fait virgule. Dégouté sur le coup, oui, parce que j’aurais quand même bien aimé faire un -10, mais quand même content du résultat à la fin.
Sentez-vous une progression dans votre jeu ?
S.C. : Cela fait un an où je sens que j’ai passé un palier, un cap. L’an dernier, je n’ai raté qu’un cut. Tous les autres tournois, une trentaine, j’ai fini dans le top 20. J’ai réussi à passer ce cap d’être régulier. J’ai fait beaucoup de travail avec un coach en France, Olivier Fritz, qui m’a bien conseillé en plus de Julien Foret ici. Et la préparation physique et mentale, je la fais avec un autre coach en France, Denis Pignol.
Quel type de parcours et de conditions préférez-vous ?
S.C. : J’aime bien quand il y a un peu de pluie, et les parcours assez courts et techniques, comme Tina, avec pas mal de coups où il ne faut pas se rater.
Quel est votre programme pour les prochains mois ?
S.C. : Au niveau scolaire, je suis en première générale, je passe le bac de français en juin, tout ça au CNED (par correspondance) : c’est assez compliqué mais je n’ai pas trop le choix pour pouvoir m’entraîner l’après-midi.
A quoi ressemble une journée type ?
S.C. : Cours le matin, de 7h30 à 11h30 ou 12h, puis entraînement de 13h jusqu’à parfois 19h30, 20h, au club de La Salette, un peu de reculé de Marseille. Je vis à Martigues.
Ces prochains mois, il est prévu des tournois toutes les deux semaines ?
S.C. : Oui, deux par mois, parfois trois, des compétitions qui durent trois, quatre jours. C’est dur à préparer physiquement et mentalement, plus l’école à côté : j’essaie de travailler beaucoup avant d’aller aux compétitions, comme ça je ne me prends pas trop la tête sur ça pendant les tournois. Je joue partout en France, même en Europe : Italie, Suisse et Espagne.
Quel est votre objectif à long terme ?
S.C. : Après le bac, dans un an et demi, aller aux Etats-Unis, faire mon cursus universitaire là-bas et pourquoi pas passer pro derrière et essayer d’atteindre une haute catégorie, par exemple le PGA Tour.
Et participer aux Jeux du Pacifique ?
S.C. : C’est un peu mon objectif d’ici en Nouvelle-Calédonie, de rentrer dans l’équipe, même si je sais que c’est compliqué de me ramener de France jusqu’ici puisque c’est assez cher le billet d’avion, mais c’est une expérience que j’aimerais bien vivre avec l’équipe.
Si finalement ce n’est pas le golf, quelle profession aimeriez-vous exercer ?
S.C. : Des études dans la médecine, pour faire kiné ou ostéo. Sinon, j’aime bien tout ce qui est agriculture, donc pourquoi pas.
Avez-vous une autre passion ?
S.C. : Je chasse pas mal en France, j’ai passé le permis l’année dernière: c’est bien, ça permet de décompresser un peu en dehors du golf et de l’école.
Êtes-vous aussi bon à la chasse qu’au golf ?
S.C. : Je ne rate pas beaucoup de tirs, oui (rire). Les sports de visée, de lancer, je suis assez à l’aise.
Habitant près de Marseille, allez-vous voir des matchs de football au stade Vélodrome ?
S.C. : Oui, je suis abonné dans les South Winners (un groupe de supporters). Bon, on ne joue pas la Ligue des champions, mais c’est bien, ça permet de décompresser.
Propos recueillis par Anthony Fillet