Les championnats du monde d’IQFoil se sont achevés tard samedi soir à Lanzarote, aux Canaries.
Septième du classement à une journée du terme de la phase qualificative (19 manches en une semaine), le Calédonien Nicolas Goyard (28 ans) est remonté au 4e rang, grâce notamment à deux manches gagnées parmi les quatre dernières disputées. Au final, il lui a manqué un point (il en a totalisé 71) pour terminer 3e de ces qualifications, place occupée par le Néerlandais Kiran Badloe (70), lui-même devancé par l’Italien Nicolo Renna (51) et encore plus largement par le colosse néerlandais Luuc Van Opzeeland (34).
Sept victoires en qualifications
Lors des manches qualificatives, Nicolas Goyard a successivement fini 9e, 5e, 5e, 3e, 1er, 1er, 1er, 1er, 1er, 10e, 30e, 26e, 29e, 5e, 5e, 1er, 7e, 3e et 1er. De quoi espérer de grandes choses pour la suite, et pourquoi pas récupérer le titre mondial gagné en 2021. Pas simple, car en IQFoil, désormais support olympique, la concurrence a progressé en trois ans. « C’est une jeune discipline, c’était prévisible et logique. Il faut être capable de s’adapter à ce que font les autres pour rester dans le top de la flotte. Il faut identifier les bons facteurs de performance et savoir te remettre en question régulièrement », confiait le Calédonien avant la compétition, au quotidien L’Equipe. « Je me sens prêt et confiant », ajoutait-il. « Prêt au niveau de la vitesse, de la technique, de la régate et du physique. Après, je sais que tout peut arriver. Mais j’ai tout fait pour être dans les meilleures dispositions. Je profite et je suis heureux d’être là. Il y a des compétitions où tu arrives en te disant : ”Si je termine dans le top 5, c’est bien”. Là, je sens que je suis potentiellement capable d’aller chercher le titre. »
En quart, pas en demie
Samedi est arrivée la phase finale, moment de vérité. Cela commençait par un quart, hormis pour les trois premiers du classement de la semaine, directement qualifiés pour la demie (dommage, donc, pour ce petit point manquant). Seuls les deux plus rapides du quart de finale (sur six concurrents) accédaient à la demie. Malheureusement pour Nicolas Goyard, cela s’est là encore joué à un rien, puisqu’il a terminé 3e. Fin de compétition pour lui, achevée à la 6e place.
La demi-finale a été remportée par Nicolo Renna devant le Polonais Pawel Tarnowski (qui avait fini 5e de la phase qualificative). Ce fut le même ordre en finale, où le favori, Luuc Van Opzeeland, « qui a un gabarit de dingue, 2 mètres pour près de 100 kilos », a pris la 3e place.
Bien parti pour naviguer aux JO
« Au regard de mes performances précédentes et de ce qu’ont fait les autres, j’estime que j’ai 70 % de chance actuellement d’y aller », expliquait Nicolas Goyard, dans L’Equipe, il y a une semaine. « Il faudrait, pour que quelqu’un d’autre y aille, qu’il soit champion du monde et que je renne, moi, une bâche », ce qui n’a donc pas été le cas puisqu’en finissant 6e derrière un Italien, un Polonais, deux Néerlandais et un Australien, il a terminé meilleur Français, une place devant Yun Pouliquen et trois devant Louis Pignolet.
Décision dans dix jours ?
Un bon résultat de plus pour le Calédonien. « Sur les ept, huit événements auxquels j’ai participé en 2023, je n’ai fait que des tops 5, à l’exception du Mondial où je suis arrivé fatigué après le Test Event. Cela a été une belle saison », ajoutait-il, précisant que l’on « connaîtra la sélection mi-février » de la part de la Fédération française de voile. Comme pour les derniers JO (Thomas Goyard était l’heureux élu), il ne devrait y avoir qu’un véliplanchiste engagé par nation lors de la prochaine édition, l’épreuve olympique en IQFoil étant prévue du 11 au 16 juillet à Marseille. « On verra où ça mène. Contrairement à d’autres athlètes pour lesquels les JO sont vraiment un rêve, j’ai toujours été dans une démarche pragmatique. C’est une régate comme les autres. Il y a plus d’enjeux mais ça reste une compétition, ça reste un jeu. J’essaie toujours de véhiculer le plaisir et d’être dans le partage », concluait Nicolas Goyard.
Anthony Fillet