La 5e compagnie du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique en Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC) organisait, samedi matin sur la place des Accords, à Boulari, une cérémonie pour clôturer la Formation générale initiale des réservistes (FGI-R), organisée au cours des deux semaines précédentes.
La pluie qui guettait n’a pas gâché la fête, le déluge attendant la fin de la cérémonie. Il en aurait, de toute façon, fallu bien plus pour enlever le sourire à ces familles venues assister au défilé des leurs, avec fierté. Quinze jeunes (dont Lucas, arrière-petit-fils de l’illustre soldat Jean Tranape), d’une moyenne d’âge de 23 ans, en uniforme samedi matin, ont officiellement achevé leur formation initiale de réserviste. Celle-ci ne fut pas une promenade de santé, plutôt un parcours du combattant par moments : pas forcément lors de l’apprentissage théorique (hiérarchie, règlement…) et pratique (cartographie, maniement d’une arme…), surtout lors des quelques jours passés sur le terrain, au camp de la rivière des pirogues, vaste de 5 000 hectares.
Fatigue logique
« Ils en ont un peu petit bavé, parce qu’il a fait chaud et qu’il y a eu quelques gouttes de pluie. Et puis, surtout, il y a cette rupture avec la vie civile », sourit le colonel Hubert Morot, chef de corps du RIMaP-NC depuis juillet 2022. Pas de « camping avec un certain confort », mais au contraire des conditions de mission militaire. « On dort de manière rustique, on mange aussi de manière rustique, des rations. Il y aussi des activités qui sont physiques… » Tout cela, cette « appropriation de ce nouveau mode de vie », il est évident que cela « fatigue un peu les organismes ». Mais les jeunes ont tenu le choc, résistant aussi car ils sont là de manière volontaire. Ce sont « des jeunes qui souhaitent s’engager dans la réserve, c’est-à-dire qu’en plus de leur vie civile, qu’ils soient étudiants, qu’ils soient salariés, entrepreneurs, peu importe, ils souhaitent s’engager dans l’Armée de Terre. » Comme réservistes, donc, et pour certains plus tard comme engagés.
« Monter en gamme »
Pour eux, désormais officiellement réservistes pour le RIMaP-NC, « c’est vraiment le début ». Après cette première formation, les différentes missions pour lesquelles on va les solliciter vont petit à petit leur donner de l’expérience, les faire monter en gamme et on pourra les employer sur des tâches de plus en plus proches de l’armée d’active », résume Hubert Morot, qui tient à souligner l’importance de la réserve. « Sans elle, on ne peut pas fonctionner. » Elle sert « pour de grandes manœuvres » et plus régulièrement pour assurer la continuité lors des départs, car « tous les quatre mois j’ai 70 % de mon effectif relevé », rappelle le colonel, à la tête d’un RIMaP-NC comptant « 600 personnes d’active et 200 réservistes ».
Ce régiment d’infanterie a pour principales missions « de participer à la souveraineté française dans le Pacifique et en Nouvelle-Calédonie, et aussi d’être en mesure, sur très court préavis, d’intervenir, notamment ici lors d’interventions post-catastrophes naturelles et d’aides aux populations ».
Anthony Fillet