La 10e édition de la Conférence des ministres de la Défense du Pacifique Sud, commencée lundi par un accueil militaire et coutumier, s’est poursuivie hier à la Communauté du Pacifique, à l’Anse-Vata. Elle réunit plusieurs pays et se termine ce mercredi en fin de journée.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a accueilli ses invités un par un, délégation par délégation, hier autour de 8 h 30. Du beau monde sortait des voitures officielles. Il y avait notamment Richard Marles, vice-Premier ministre australien en plus d’être ministre de la Défense, avec qui l’accolade fut appuyée, les deux hommes se prenant dans les bras pour se saluer. Pour la Nouvelle-Zélande, c’est Judith Collins, ministre entre autres de la Défense et de l’Espace, qui a fait le déplacement. Il n’y a pas eu de câlin avec l’ancien ministre des Outre-mer, mais la poignée de main a été chaleureuse et accompagnée de sourires. Est ensuite l’arrivée de l’élégant Ricardo Montero Allende, ministre de la Défense du Chili. Il a précédé des responsables d’autres nations : Fidji, Papouasie et Tonga. Des représentants de trois pays observateurs (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni) étaient là aussi, mais leur arrivée s’est faite de manière plus discrète, moins protocolaire.
Après le discours d’ouverture, ont commencé des tables rondes, qui continuent aujourd’hui. Hier après-midi ont aussi eu lieu des entretiens bilatéraux. La Conférence des ministres de la Défense du Pacifique Sud se terminera cet après-midi par des démonstrations dynamiques des forces françaises à la base navale.
« Des discussions de haut niveau »
« Cette vaste zone géographique » qu’est le Pacifique Sud « est fortement exposée aux dangers naturels, notamment sismiques, météorologiques et volcaniques, qui se voient amplifiés par le changement climatique », écrit Sébastien Lecornu en introduction du dossier présentant l’événement. « Le Pacifique Sud est également confronté à des menaces sécuritaires régionales telles que les trafics et la pêche illégale. L’ampleur de ces défis nécessite que nous travaillons plus que jamais ensemble. » Ainsi, ce rendez-vous annuel, créé en 2013 par l’Australie et organisé pour la première fois en ce moment en Calédonie, est le « seul forum sur la sécurité régionale de niveau ministériel » : il « permet des discussions de haut niveau sur des thèmes variés ». Pour le ministre des Armées, une réunion de ce genre est utile pour améliorer « notre connaissance mutuelle des menaces pesant sur la sécurité de la région » et pour « approfondir notre coopération opérationnelle » : celle-ci « doit être notre ambition première ».
Autre sujet posé sur la table : la création, en Calédonie, d’une future Académie du Pacifique, annoncée en juillet par le président de la République, Emmanuel Macron. Rien n’est acté (le lieu, le nombre), le dossier doit être abordé durant ce sommet régional. « Elle proposera des formations et des échanges d’expertise entre les forces armées » de la zone. « Nous aurons ainsi l’occasion de valoriser l’innovation et les nouvelles technologies (drones, satellites) qui peuvent nous permettre de mieux identifier et traiter les défis sécuritaires régionaux du Pacifique Sud. »
En conclusion, écrit Sébastien Lecornu, « je souhaite que nos discussions soient fructueuses et nous aident à renforcer notre cohésion et notre coopération multilatérale au sein de cette grande famille du Pacifique Sud ».
Anthony Filllet