Philippe et Mathieu Annonier ont remporté la médaille d’or dans leur catégorie respective, jeudi soir, au SIFF Academy. Sous les yeux de leur père, Jean-Jacques Annonier, membre de la délégation générale.
Hier matin, au petit-déjeuner, Jean-Jacques Annonier avait le sourire. S’il affiche régulièrement un large sourire sur son visage, la nuit fut particulièrement bonne pour celui qui vagabonde entre les nombreuses épreuves afin d’accompagner les différents partenaires. Jeudi soir, les partenaires n’ont guère eu le choix de la destination alors qu’il s’est arrêté au SIFF Academy pour suivre le karaté. Dans les combattants engagés, ses deux fils, Philippe et Mathieu Annonier. Dans la famille, le sport est une histoire de famille. Jean-Jacques, lui, préférait davantage les sports de raquette. Il s’est essayé au tennis de table, au tennis, au squash et dernièrement au paddle, avant de revenir vers le squash, sa discipline de prédilection. Ses fils, eux, ont pris la direction du karaté dès leur plus jeune âge. « Un peu par hasard, raconte le père de famille. Mathieu passait le mercredi chez ma sœur, avec ses cousins. Et, un jour, elle les a emmenés au karaté. »
Le début d’une longue histoire. Mathieu, l’aîné de la famille, a alors quatre ans et demi. Trente ans plus tard, il est médaillé d’or aux Jeux du Pacifique, à Honiara. « C’était l’objectif. On avait peu de combats aujourd’hui, et finalement ça ajoute une pression supplémentaire avec, en quelque sorte, une obligation de gagner. Je me suis trouvé assez stressé, assez tendu », dit-il, en attendant la remise protocolaire.
Des liens renforcés
Cela ne s’est pas forcément vu sur le carré central alors que Mathieu est « plus réfléchi dans le combat », contrairement à Philippe qui est « plus instinctif ». Le résultat, finalement, est le même avec ces deux médailles d’or autour du cou. « Ça fait tellement plaisir. Ça fait longtemps que je cherche cette médaille d’or et, ça y est, elle est enfin là », savoure Philippe, qui avait déjà goûté aux joies de la victoire aux Minijeux, en 2017 au Vanuatu, mais qui découvre l’ambiance des Jeux du Pacifique. Presque une délivrance. « En 2011 je m’étais cassé le doigt, en 2015 je faisais mes études en Métropole et en 2019 le karaté n’était pas au programme », liste-t-il.
Une belle histoire de famille qui pourrait être complétée par une autre médaille d’or alors que les Cagous devaient combattre en équipes hier soir, avec Philippe et Mathieu Annonier dans leur rang. « C’est vraiment sympa de pouvoir partager tout ça ensemble. On accroche bien tous les deux, savoure l’aîné. On a toujours été très proches, mais je crois que le karaté a encore davantage renforcé nos liens. » Et ce n’est pas leur père qui dira le contraire. « Je crois qu’il me cache des choses dorénavant », rigole-t-il.
Au SIFF Academy,
Claire Gaveau