Bien sûr qu’il faut réformer le RUAMM, système bringuebalant depuis sa création, il y a 20 ans, et que l’on a dû replâtrer à plusieurs reprises. Il était même temps que l’on s’y mette. Mais pourquoi de cette manière et sur un texte qui cristallise les mécontentements, dont les effets sont jugés néfastes par les économistes, et dont on a aucune garantie de l’efficience ? Il fallait, sur un dossier majeur comme celui-ci, non seulement de la concertation et de l’échange, mais le consensus. Pour que cette réforme marche, il aurait fallu une « Union Nationale » autour d’un texte qui aurait été effectivement travaillé en commun, avec le souci de l’intérêt général, celui des fonctionnaires, des salariés et des indépendants. Sauf que ceux qui ont porté le texte, l’Éveil Océanien et les indépendantistes, forts d’une majorité imposée au peuple au Congrès, n’ont eu que faire du consensus. Ou plutôt, ils n’y sont favorables que lorsqu’ils sont minoritaires. Ils ont agi seuls, ils seront donc responsables seuls, des effets de leur réforme. En attendant, intégrés malgré eux, au RUAMM à taux plein, les travailleurs indépendants, cibles de la réforme, feront vite les comptes en voyant leur facture mensuelle au régime plus que doubler.
Nicolas Vignoles